Mardi soir lors d’une émission sur HírTv, István Tarlós, maire de Budapest, a affirmé qu’au mois de mars, l’État hongrois verserait une somme de 19 milliards de forints (70 millions d’euros) à la compagnie de transports publics de Budapest (BKV). En échange, la capitale céderait au moins deux de ses immeubles à l’État. Lorsque István Tarlós disait, au mois de janvier, que BKV ferait inévitablement faillite au printemps, faute d’une aide de ses amis du gouvernement Fidesz, il était facile d’y voir un mélange de bluff et de larmes de crocodile.
La promotion du très jeune Dávid Vitézy à la tête du nouveau Centre des Transports de Budapest (BKK) semble aussi faciliter beaucoup de choses dans les relations entre l’Etat et BKV. En effet, le protégé de Tarlós vient d’une famille très proche du premier ministre Orbán. Le jeune Vitézy se dit d’ailleurs optimiste quant à l’obtention des 30 milliards de forints (plus de 110 millions d’euros) qu’il réclame pour combler le déficit annuel des transports publics de Budapest.
L’union sacrée entre l’Etat et BKV au détriment du patrimoine culturel de la ville
On se doutait bien que l’Etat hongrois ne pouvait pas laisser la compagnie de transports publics budapestois sombrer jusqu’à sa disparition, et que la vente du très kitsch BKV Klub sur Kertész utca ne suffirait pas. Selon Tárlos, les 19 milliards HUF annoncés seraient tout juste suffisants pour couvrir le financement du fonctionnement de la compagnie en 2011, et pour éviter la faillite immédiate.
Mardi à la télévision, il a expliqué qu’après la transaction qu’il comptait conclure avec le gouvernement, un budget rigoureux serait mis en place et que l’État aurait un droit de regard sur les comptes de l’entreprise, notamment en participant à l’assainissement des dettes à partir de 2012. « Après avoir réalisé ces mesures, on pourra dire qu’une solution pour sauver BKV aura été trouvée » – a prudemment ajouté M. le Maire.
En contrepartie, la capitale devra donc donner deux immeubles à l’Etat : le théâtre d’Opérette (Operettszínház) et la Galerie d’Art Műcsarnok, mais aussi les terrains situés derrière eux. La valeur totale de ces biens immobiliers n’atteignant toujours pas la somme de 19 milliards, la cession de l’espace culturel Trafó, dans le 9ème arrondissement, est aussi envisagée – a avoué István Tarlós.
Un népotisme justifié ?
Selon Dávid Vitézy sur HírTv, l’exploitation des transports de Budapest exige plus de 130 milliards de forints par an. Le budget 2011 de BKV accuserait alors un déficit de 30 milliards de forints selon lui. Dans une interview donnée à Index cette semaine, Dávid Vitézy a déclaré que le Centre des Transports de Budapest (BKK) pourrait recevoir cette somme dans son intégralité, estimant qu’il était du devoir du gouvernement de « soutenir le système qu’il venait de mettre en place ». Au vu de son ascension fulgurante dans les hautes sphères dirigeantes et compte tenu de son influence, nous sommes tentés de croire le Directeur Général du BKK. Cette holding toute nouvelle a été créée à l’automne dernier pour contrôler tout ce qui touche aux transports urbains, BKV inclus.
Sur le papier, l’arrivée de Dávid Vitézy à la tête des transports de Budapest à l’âge de 25 ans pourrait nous rappeler le népotisme actuel dans les institutions françaises, et plus précisément la volonté de nommer Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD en 2009. A ceci près que Vitézy, lui, paraît compétent malgré son jeune âge. Au-delà de son pedigree avantageux (à en croire lepetitjournal.com, sa mère est eurodéputée Fidesz, sa demie-soeur était journaliste à Magyar Nemzet, grand quotidien de droite, et son oncle est un des hommes les plus riches du pays), il a tout de même déja largement fait ses preuves dans le domaine des transports. Il n’est donc pas là par hasard.
Dávid Vitézy semble en effet avoir toujours rêvé de diriger une société de transports comme BKV. A 15 ans déjà, il était à l’origine d’une ONG très influente, la VEKE (association pour le transport urbain et de banlieue), qui a en partie repensé la grille des horaires des bus et des tramways à Budapest, notamment la nuit, et on l’en remercie. Plus tard, il a représenté la Fidesz au comité de surveillance de BKV, puis il s’est imposé dans les médias en s’opposant à la gestion de l’équipe du maire libéral de l’époque, Gábor Demszky. Sur plusieurs points, on peut légitimement dire aujourd’hui que sa vision était la bonne : par exemple, au début de la construction interminable et très coûteuse de la ligne 4 du métro, son association préconisait plutôt le développement des moyens de transports classiques de la ville. Encore une fois, on ne pouvait que lui donner raison. Aujourd’hui, fraîchement diplômé en économie, Vitézy est donc devenu presque « logiquement » le tsar des transports à Budapest.
Sources : index.hu, hir24.hu, lepetitjournal.com
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ha ha ha pour des postes de merde, on demande aux jeunes diplomes de nombreuses experiences de travail et pour des postes de directeur on demande aucune experience de management ^_^
toutefois etant donne la gestion deplorable de la BKV, je prefere y voir un jeune qui connait le probleme et qui en veut plutot qu’un vieux qui n’y connait rien et qui gere a l’ancienne (comme c’etait le cas jusqu’a maintenant)
on peut raler pour nepotisme, mais c’etait qussi deja le cas avant pour la nomination des anciens directeurs plutot incomptetents.
alors avant de juger gratuitement, je prefere voir les actes.
d’apres mes sources (Budapest est un village ^_^ surtout le monde etudiant), l’individu est un peu barjot mais bien souvent c’est l’expression d une passion incomprise. je prefere donc un directeur actif passionné par les transports en commun qu’une marionnette fictive passionnee par son argent ou sa carriere politique.
ca me donne plutot espoir en l’avenir de la BKV: « les fous ouvrent des voies que les sages empruntent ensuite ».