Pour le second mercredi consécutif, des centaines de jeunes ont tenté d’approcher au plus près du cœur du pouvoir, le couvent des Carmélites, qui abrite le bureau de Viktor Orbán.
Le projet de loi en préparation qui doit être adopté ce printemps pour entrer en vigueur dès l’an prochain ne leur plaît pas du tout. Il redéfinit le statut des enseignants, alourdit encore les charges de travail, oblige les démissionnaires à terminer l’année scolaire en cours, autorise le contrôle des ordinateurs des enseignants par les directeurs d’établissement, etc. Bref, il s’agit pour le ministère de l’Intérieur, responsable de l’Éducation nationale, à la fois de renforcer son contrôle sur le système éducatif et de pallier la pénurie de professeurs.
Mercredi à 16 heures, plusieurs milliers de jeunes, lycéens et étudiants, se sont rassemblés devant la basilique Szent István pour protester contre le projet de loi et pour réclamer un système éducatif plus moderne. Le mouvement étudiant indépendant ADOM qui chapeaute le mouvement a plusieurs revendications, parmi lesquelles : le retrait du projet de loi, la création d’un ministère de l’Éducation, une hausse immédiate de 50 % des salaires des enseignants.

Après un défilé dans les rues de Pest, les manifestants ont pris la direction de Buda et du quartier du Château dans l’objectif d’approcher au plus près du bureau du Premier ministre Viktor Orbán. L’endroit est protégé par des barrières métalliques destinées à empêcher les journalistes d’approcher les politiciens du Fidesz.
Mais, comme le mercredi précédent, plusieurs centaines de jeunes se sont heurtés à des policiers anti-émeute déployés en grand nombre dans la ville. Les étudiants ont pu faire céder des barricades pour s’introduire dans un chantier, mais ont été repoussés par les forces de l’ordre, qui ont fait un usage modéré de gaz lacrymogène. Après un face-à-face d’une vingtaine de minutes, émaillé de quelques bousculades, et durant lesquelles les policiers ont extrait de la foule et interpellé plusieurs manifestants, les étudiants ont fait un sit-in dans une ambiance décontractée jusque vers 21 heures.
Des poursuites ont été engagées contre cinq manifestants pour violences sur fonctionnaire de police et le député du parti Momentum Márton Tompos a été interpellé. D’autres actions sont prévues dans les semaines à venir.