Au terme d’un bras de fer de plusieurs années avec le pouvoir, Klubrádió, une station de radio critique du gouvernement Orbán, ne pourra plus émettre sur sa fréquence 92,9 MHz à compter du 15 février.
Les soupçons et les inquiétudes de ces derniers mois ont été confirmés aujourd’hui par une décision de justice. Klubrádió, une station de radio critique du gouvernement Orbán, ne pourra plus émettre sur sa fréquence 92,9 MHz à compter du 15 février.
A l’automne 2020 déjà, l’Agence d’État pour les médias et la communication (NMHH), sorte de CSA hongrois, dont le conseil des médias, avait déjà refusé de prolonger la licence de la station. La radio a saisi la justice, et le tribunal de Budapest a confirmé la décision du conseil des médias.
Le conseil des médias est un organe créé place par la très controversée loi sur les médias entrée en vigueur le 1er janvier 2011. L’institution est constituée de proches du Fidesz, le parti au pouvoir. Pour justifier son refus, le conseil invoque des entorses aux quotas de diffusion de musique hongroise et des manquements à l’obligation de fournir à l’autorité des données mensuelles sur ces quotas.
La radio explique qu’elle va poursuivre ses activités à l’identique, mais désormais seulement sur internet.
Pourtant, le journal de gauche Népszava avait déjà souligné que des radios ayant reçu des reproches similaires de la part du conseil, comme Inforádió ou Karcag FM, ont malgré tout reçu l’autorisation d’émettre sur leur fréquence.
Le dirigeant de Klubrádió, András Arató, a annoncé son intention de faire appel de la décision. Il n’est pas surpris par la décision de justice, à laquelle il s’attendait, mais ajoute qu’il s’agit d’une décision antidémocratique. En attendant, la radio explique qu’elle va poursuivre ses activités à l’identique, mais désormais seulement sur internet.
Une ancienne députée du Fidesz, de 1990 à 1994, Zsuzsanna Szelényi, a récemment publié une tribune relayée par des médias en France dans laquelle elle appelle l’Union européenne à réagir face aux « attaques de Viktor Orbán contre les médias en Hongrie ».