Dès le 25 février, c’est-à-dire au lendemain de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’ensemble de la rédaction du Courrier d’Europe centrale s’est mobilisée pour documenter les conséquences politiques, sociales et humaines du conflit.
Depuis plusieurs semaines et plusieurs mois, nous avions fait part de la progression des tensions à l’œuvre dans le Donbass, à proximité de la Crimée, mais aussi dans la capitale, Kiev.
Après avoir très vite pris la décision de laisser aux grands médias généralistes le soin de détailler l’évolution de la situation diplomatique et militaire, nous avons fait le choix de jouer pleinement notre rôle de média spécialisé et complémentaire en allant, au plus près du terrain, voir les effets de cette conflagration sur les populations.
Le dossier spécial que nous avons ouvert accueille à ce jour plus de 80 articles, dont une grande partie prend la forme d’enquêtes ou de reportages de terrain.
La question des réfugiés a dans un premier temps été particulièrement prégnante dans les pays frontaliers de l’Ukraine, que ce soit en Roumanie, en Hongrie, en Pologne ou encore dans les pays baltes.
La poursuite de la vie quotidienne des habitants d’un pays en guerre s’est ensuite imposée. Nous nous sommes intéressé au sort d’un marché de Kharkiv, poumon économique de la région désormais détruit par la guerre ou encore à la confection de gilets pare-balles par les épouses, les sœurs, les filles de soldats ukrainiens mobilisés au front.
Nous avons par ailleurs recueilli la parole glaçante de soldats ukrainiens du Donbass, celle des combattants enfermés dans l’usine Azovstal, celle des civils piégés dans l’enfer de de Marioupol, celle des réfugiés du métro de Kharkiv, celle de jeunes mères qui accouchent dans des maternités qui continuent de fonctionner malgré la guerre…
Nous faisons de surcroît de la place aux prises de positions d’acteurs politiques ou de citoyens, en publiant par exemple une tribune du parti politique polonais de gauche « Razem », en traduisant les impressions d’un écrivain de Kharkhiv, et en publiant la tribune d’une écrivaine slovaque ou encore un entretien avec un activiste ukrainien de gauche.
Nous continuons également de suivre de près les développements en cours au Bélarus, tant la guerre en Ukraine est étroitement liée à la situation dans ce pays.
Tous ces papiers sont le fruit du travail de journalistes de terrain, francophones, qui connaissent particulièrement bien l’Ukraine pour y vivre aujourd’hui, y avoir vécu par le passé ou encore pour entretenir une relation personnelle ou particulière avec ce pays. Toutes et tous entretiennent des liens privilégiés avec la population et le territoire.
Nous sollicitons enfin les universitaires, pour passer de l’émotion à l’analyse, tels qu’Amélie Zima, Volodymyr Ishchenko, Juliette Cadiot, Florent Parmentier, Sacha Filipenko, Yohann Michel, etc.
Une subvention de la fondation Heinrich Böll, destinée à financer reportages et enquêtes pour suivre l’évolution démocratique des pays d’Europe orientale (Ukraine et Bélarus notamment), nous permet de faire face au prix de la pige, logiquement plus élevé en zone de guerre et en terrain « dégradé ». Elle nous permet aussi de proposer des contenus ouverts à tous.
Si l’issue de la guerre est incertaine, une chose est sûre néanmoins : elle va durer et l’attention des médias généralistes finira par s’amoindrir, voire par s’essouffler. Le Courrier d’Europe centrale, son équipe de rédaction et tous ses journalistes, continueront à traiter sur le long terme l’ensemble des conséquences humaines et sociales ainsi que les conséquences régionales et européennes de ce conflit.
Pour autant, sans nos lecteurs, ce travail ne sert à rien. En vous abonnant, en faisant connaître nos publications, en recommandant nos articles à vos proches, vos amis, vos collègues, en partageant nos contenus sur les réseaux sociaux, vous nous apportez une aide précieuse. Nous savons que nous pouvons compter sur vous.