Vladimir Chovan, ministre de l’Agriculture slovaque, l’a mauvaise depuis vendredi… Après l’incapacité de la Slovaquie et de la Hongrie à trouver un accord sur la question de l’appartenance nationale des vins de Tokaj, la Commission européenne a tranché, hier, en faveur des Hongrois.
C’est depuis 2008 que l’institution supra-nationale est invitée à s’imiscer dans les entretiens bilatéraux sur le Tokaj entre les deux pays. Comme si ces derniers, déjà très en froid sur bien des dossiers, notamment sur les droits des Hongrois de Slovaquie, avaient besoin de prendre un produit de terroir comme sujet de discorde pour marquer leurs différences.
Bien que la Slovaquie ait pris la décision unilatérale d’enregistrer la marque « Tokaj » comme produit viticole national dès 2005 (la Hongrie ne l’ayant fait qu’en juillet dernier), cela ne lui a pas donné gain de cause. En effet, pour le grand public, la renommée du Tokaj est habituellement associée au savoir-faire hongrois. De plus, son terroir se trouve en très grande partie sur le territoire magyar.
Mais Chovan n’accepte pas qu’entre deux Etats membres de l’UE qui souhaite s’approprier un « label » ou une appellation, l’un puisse et l’autre ne le puisse pas. « Notre mission est désormais d’obtenir que le nom de «Tokaj» soit reconnu dans les mêmes conditions pour les deux Etats » , a déclaré Chovan, qui souhaite désormais régler le problème au niveau diplomatique. Sa lettre de réclamation est d’ores et déja envoyée à Mariann Fischer-Boel, commissaire chargée de l’Agriculture et du développement rural à Bruxelles.
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