Considérant que « les concepts intemporels issus de l’ordre de la Création sont constamment menacés », la ministre de la Justice Judit Varga a présenté des amendements à la Constitution pour resserrer encore la définition de la famille.
Le gouvernement hongrois poursuit sa bataille contre le libéralisme politique et la « théorie du genre ». Après avoir banni les études de genre à l’Université, puis interdit le changement de la mention du sexe par les personnes transgenres à l’État civil, il souhaite inscrire ces positions conservatrices dans la Constitution.
La ministre de la Justice Judit Varga a présenté mardi une proposition d’amendement (T/13647) à la loi fondamentale qui redéfinit la famille sur une base encore plus conservatrice qu’elle ne l’était.
L’actuel article L.1 stipule : « La Hongrie protège l’institution du mariage en tant qu’union d’un homme et d’une femme établie par décision volontaire, et la famille en tant que base de la survie de la nation. Les liens familiaux doivent être fondés sur le mariage et/ou la relation entre parents et enfants. »[1]Traduction tirée du site Hungarian Spectrum
L’amendement propose qu’il soit remplacé par ceci : « La Hongrie protège l’institution du mariage en tant que communauté de vie ou de famille constituée sur la base d’une décision volontaire comme fondement de la survie de la nation. La base de la relation familiale est le mariage et/ou la relation parent-enfant. La mère est une femme, le père est un homme. »
L’actuel article XVI.1 stipule : « Tout enfant a droit à la protection et aux soins nécessaires à son bon développement physique, mental et moral. »[2]Traduction tirée du site Hungarian Spectrum
L’amendement propose qu’il soit remplacé par ceci : « Tout enfant a droit à la protection et aux soins nécessaires à son bon développement physique, mental et moral. La Hongrie protège le droit des enfants à l’identité de genre avec laquelle ils sont nés et assure leur éducation sur la base de notre auto-identification nationale et de notre culture chrétienne. »
Dans la « justification générale » pour l’introduction de ces amendements à la constitution hongroise, on peut lire que « Les concepts intemporels issus de l’ordre de la Création sont constamment menacés » par « un ensemble d’idées « modernes » qui relativise toutes les valeurs traditionnelles ».
L’adoption d’enfant interdite aux célibataires
La ministre de la Justice a aussi été rapporteuse d’un amendement (T/13648) qui donnerait la primauté aux couples mariés sur les couples en simple cohabitation et exclurait les célibataires de la possibilité d’adopter un enfant, sauf dans des cas exceptionnels.
Judit Varga justifie cette proposition d’amendement par le fait que : « Les recherches en sciences sociales et les statistiques empiriques démontrent que les mariages sont beaucoup plus durables que la cohabitation : un tiers de ces derniers se rompt en cinq ans, contre moins de 10% des mariages. Cependant, l’intérêt supérieur de l’enfant est de pouvoir grandir dans une communauté d’amour vraiment durable, et non dans des conditions instables et imprévisibles. La législation cherche à s’adapter à ce besoin naturel », indique la proposition.
Notes
↑1, ↑2 | Traduction tirée du site Hungarian Spectrum |
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