Orbán soutient le VMRO-DPMNE à Budapest avant les élections en Macédoine

Viktor Orbán et Hristijan Mickoski, le chef du parti macédonien nationaliste et conservateur VMRO-DPMNE, se sont rencontrés lundi à Budapest, quelques semaines avant les élections législatives en Macédoine du Nord.

C’est à croire que s’afficher avec Viktor Orbán est devenu le passage obligé de toute campagne électorale. Après le social-démocrate slovaque Peter Pellegrini au mois de février, qui a pris la pose aux côtés du dirigeant hongrois au pied de la clôture dressée à la frontière hungaro-serbe, c’était au tour de candidats macédonien de venir à Budapest.  

Le Premier ministre Viktor Orbán a en effet rencontré lundi les dirigeants du Parti démocratique pour l’Unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE) de Macédoine du Nord, a fait savoir le bureau du Premier ministre. Le président Hristijan Mickoski et vice-président Aleksandar Nikoloski se sont rendus à Budapest un mois avant les élections législatives en Macédoine du Nord, le 12 avril prochain.

Selon le bureau du Premier ministre hongrois, les deux membres du parti frère du Fidesz hongrois au Parti Populaire européen (PPE)ont demandé à Orbán de faire pression sur l’Union européenne pour qu’elle entame dès que possible des pourparlers d’adhésion avec la Macédoine du Nord. Hongrois et Macédoniens ont aussi évoqué ensemble l’avenir du Parti Populaire européen et la situation migratoire à la frontière turco-grecque, où se sont massé des milliers d’exilés stationnés sur le sol turc.

Viktor Orbán, Hristijan Mickoski et Aleksandar Nikoloski (MTI)

Si le VMRO-DPMNE se presse à Budapest avant les élections, c’est parce que la Hongrie détient le portefeuille de l’élargissement de l’Union européenne, confié par Ursula Von der Leyen au Hongrois Olivér Várhelyi, au mois de novembre 2019, après moult rebondissement. Orbán se fait l’avocat d’un élargissement de l’Union à « autant de pays que possible, aussi vite que possible ».

Le Fidesz tenait à ce portefeuille européen pour peser dans une région où il compte des alliés politiques, en la personne du président serbe Aleksandar Vučić, du premier ministre slovène Janez Janša (fraîchement revenu au pouvoir) ou encore du HDZ croate et du VMRO-DPMNE macédonien. Des hommes d’affaires liés à la droite hongroise ont investi dans des médias en Slovénie et en Macédoine ces dernières années.

L’autre raison possible de cette visite tient aussi au fait que l’ancien premier ministre macédonien Nikola Gruevski, du même parti VMRO-DPMNE, vit à Budapest où il a trouvé refuge à la fin de l’année 2018 pour échapper à la justice dans son pays. Hristijan Mickoski a-t-il profité de sa venue pour rendre visite au « réfugié » d’Orbán ? Était-ce même là le véritable objet de sa venue ? La dépêche de l’agence de presse hongroise MTI ne le précise pas. Prudent, Hristijan Mickoski a précisé sur la page facebook via laquelle il communique à ses 55 000 fans que « seule la rencontre avec le premier ministre [..] Viktor Orbán était à l’agenda ».

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