C’est un séisme politique qui s’est produit en Hongrie vendredi. Lajos Simicska, l’oligarque le plus puissant du régime, le magnat des médias et l’ami de Viktor Orbán, vient de lui déclarer la guerre de manière fracassante. Les cartes du jeu médiatique et politique sont rebattues.
L’amitié entre Viktor Orban et Lajos Simicska remonte à l’Université. Et pour résumer le rôle du businessman dans la carrière du politicien, il suffit de citer Zsolt Bayer, le journaliste bien connu pour ses « Marches de la Paix » pro-gouvernementales : « Sans Simicska, il n’y aurait pas de Fidesz aujourd’hui ».
M. Simicska a été grassement récompensé pour sa loyauté et son soutien financier indéfectible au parti, même pendant les 8 années de disette dans l’opposition (de 2002 à 2010). Des médias comme « Le Monde » rapportent que son entreprise de BTP Közgep a accaparé 40% des projets financés en Hongrie par l’Union européenne depuis le retour du Fidesz au pouvoir en 2010.
Qu’est-ce qui a provoqué la rupture ? Les tensions couvaient depuis plusieurs mois entre les deux hommes, un conflit personnel. Une des hypothèses est que le tournant pro-russe de la diplomatie hongroise aurait profondément déplu à M. Simicska, dont la famille fut très anti-soviétique.
Depuis sa réélection en 2014, le Premier ministre avait fait connaître sa volonté de réduire l’influence de l’oligarque qui commençait à lui faire de l’ombre. En l’attaquant au porte-monnaie avec une taxe sur les revenus publicitaires de médias. Un projet de taxe de 5% sur tous leurs revenus publicitaires avait été évoqué mardi par le gouvernement.
Immédiatement après l’annonce par M. Simicska d’une « guerre totale« , les rédacteurs en chef du journal quotidien Magyar Nemzet et son édition sur Internet, de la chaîne de télévision « Hír TV » et de Lánchíd Rádio ont claqué la porte en signe de loyauté à Viktor Orban. Simicska entend les remplacer au plus vite par « des hommes à lui« .
Les cartes du jeu politique sont rebattues. Car la principale force du Fidesz était précisément cet empire médiatique qu’il avait su bâtir après la déroute de 2002 et garder sous son contrôle total. Désormais, Orban et son gouvernement ne vont plus devoir compter que sur les médias publics, sous contrôle total. Le gouvernement a déjà de grands projets dans ce domaine puisqu’une chaîne publique d’information doit être lancée à la mi-mars.
Dans une interview publiée dans l’hebdomadaire Magyar Narancs, Lajos Simicska a affirmé : « Cela peut vous faire sourire, mais pour moi le monde ne se réduit pas au business, j’ai aussi des valeurs. (…) Je voyais Orbán comme un homme d’état qui peut servir son pays, mais il ne l’est pas. (…) Mon alliance avec Orbán reposait sur le fait que nous voulions abattre la dictature et le système postcommuniste. Mais dans cette alliance, il n’a jamais été question de construire, à la place, une nouvelle dictature ! ».
Reste à savoir jusqu’où il veut et il peut aller contre son ancien partenaire.
comme prevu…le feuilleton politique qui dure desormais depuis 2010 franchi une nuovelle, et previsible, etape….un jour j`ai dit que l`histoire de Fidesz et de son leader se terminera comme celle de Slobodan Milosevic avec le peuple qui envahit physiquement le parlement pour virer son president et sa majorite’….mais pt-erte je serai dementi
cela tourne , antonio , au delirium tres épais ..
https://www.youtube.com/watch?v=vwQ2Y1JLOuo
très drôle