Les alliés de Viktor Orbán en France et en Slovénie ont subi de cuisantes défaites électorales dimanche 24 avril. Ils viennent allonger la longue liste des alliés nationaux-populiste du Fidesz hongrois qui s’éloignent du pouvoir.
Sale journée pour le leader national-populiste hongrois. Dimanche 24 avril, Marine Le Pen a échoué à prendre la présidence de la République française et Janez Janša a mordu la poussière en Slovénie.
Marine Le Pen a été sèchement battue par Emmanuel Macron en finale de l’élection présidentielle française, 41,5 % à 58,5 %.
Depuis qu’il avait été évincé du Parti populaire européen l’an dernier, le Fidesz de Viktor Orbán a opéré un rapide rapprochement avec le Rassemblement national, avec qui il souhaite constituer un groupe parlementaire à Strasbourg, en plus de Vox (Espagne), FPÖ (Autriche), Vlaams Belang (Belgique), etc.
Viktor Orbán a reçu Marine Le Pen en grandes pompes à l’automne dernier à Budapest et c’est la banque hongroise MKB qui appartient à l’ami du premier ministre, Lőrinc Mészáros, qui a octroyé un prêt de 10 millions d’euros au Rassemblement national.
Janša mord la poussière
Dans la petite Slovénie voisine de la Hongrie, le Parti démocratique slovène (SDS) de Janez Janša a lui aussi mordu la poussière, largement défait par le Mouvement pour la liberté (Gibanje Svoboda, GS) de Robert Golob, un centriste pro-européen novice en politique. Le Mouvement pour la liberté a remporté près de 34 % des voix, contre environ 24 % pour le SDS de Janša.
Ce dernier passe pour être un disciple de Viktor Orbán, dont des proches ont investi dans des médias slovènes au cours des dernières années. Ce camouflet symbolise l’échec du processus d’« Orbanisation » de la vie politique en Slovénie.
Un isolement croissant sur la scène internationale
Viktor Orbán parait plus isolé que jamais sur la scène internationale. Au cours des deux dernières années, il a dû essuyer les défaites successives de ses plus proches alliés diplomatiques : Donald Trump aux États-Unis, Benyamin Netanyahou en Israël, Sebastian Kurz en Autriche et Andrej Babiš en Tchéquie.
Les Élections fédérales allemandes de 2021 ont également été porteuses de mauvaises nouvelles pour le gouvernement hongrois. La chute des conservateurs allemands de la CDU/CSU au profit de l’arrivée d’une coalition de centre-gauche du social-démocrate Olaf Scholz ôte un précieux parapluie protecteur à Budapest face à la Commission européenne.
Le Fidesz va peut-être même devoir tirer un trait sur son alliance avec le PiS polonais, irrité par le refus de Budapest de prendre ouvertement le parti de l’Ukraine contre la Russie.