Le très controversé projet de loi du FIDESz sur les campagnes d’affichages des partis politiques a été rejeté ce mercredi matin à l’issue d’un vote extrêmement serré.
La proposition initiale du parti gouvernemental visait à interdire aux partis politiques de faire des campagnes d’affichage à des prix en-dessous du marché en dehors des périodes électorales. Mais elle a ensuite été modifiée pour proposer l’interdiction totale pour les partis de faire des campagnes d’affichage en dehors des périodes électorales.
Cette disposition était largement critiquée par l’ensemble des partis d’opposition, principalement en raison du fait que cette restriction ne s’appliquait pas aux organisations satellites des partis, comme par exemple l’organisation Fidelitas. Proche du FIDESz, cette dernière se trouve à l’origine d’une campagne d’affichage remarquée ces dernières semaines. Cette loi devait compléter l’ensemble des dispositions mises en œuvre par le parti gouvernemental pour limiter la visibilité des affiches de l’opposition, notamment à Budapest.
En Hongrie, le projet très politique de régulation de l’emplacement publicitaire
Le projet a échoué de justesse au parlement malgré le vote à l’unisson en faveur du oui de l’ensemble des députés du FIDESz-KDNP, tous présents pour soutenir la motion. Le camp du oui n’a pas atteint les deux-tiers nécessaires à l’entrée en vigueur du projet de loi : 131 voix pour, 67 voix contre et 0 abstention, sur un total de 198 votants (rappelons que le parlement compte 199 députés). Le oui a donc atteint 66,1% contre 33,9% pour le non, ce qui signifie qu’il a manqué… une voix au parti gouvernemental pour obtenir la majorité aux deux-tiers.
Ainsi que le souligne le site d’informations 444.hu, ce résultat est dû à la très grande mobilisation des partis d’opposition, qui avaient exprimé clairement leur intention de faire capoter le projet. Conformément à ce qu’ils avaient annoncé, les députés d’opposition, tant de gauche que d’extrême-droite, étaient presque tous présents (seul le député DK Lajos Oláh était absent pour raisons de santé) et ont voté comme un seul homme contre le projet.
Ce résultat représente donc un coup d’arrêt significatif dans la volonté du FIDESz d’encadrer plus étroitement l’affichage à caractère politique. Comme le rapporte 444.hu, le responsable du groupe parlementaire FIDESz Lajos Kósa a exprimé son mécontentement vis-à-vis de ce résultat en affirmant notamment que les partis d’opposition « se rangeaient dans le camp de la corruption » en refusant d’accepter la régulation des prix des campagnes d’affichages. Toutefois, le parti gouvernemental n’entend pas s’avouer vaincu si facilement : Lajos Kósa a en effet laissé entendre que le FIDESz prévoit de soumettre au vote une version modifiée de ce projet de loi en automne.