Le gouvernement de Viktor Orbán a saisi l’Union européenne pour qu’elle engage des poursuites pour infraction contre l’Autriche et sa politique jugée discriminatoire vis-à-vis des travailleurs étrangers.
La crise migratoire passée, la lune de miel est terminée entre les nationalistes hongrois du Fidesz et autrichiens du FPÖ. En cause, une nouvelle législation en vigueur depuis le 1er janvier en Autriche, qui réduit les allocations familiales pour les travailleurs étrangers dont les enfants n’y résident pas.
Ces allocations sont indexées sur le coût de la vie dans le pays d’origine du travailleur. Autant dire que cette mesure impacte fortement les frontaliers slovaques et hongrois. Pour ce qui est des Hongrois qui travaillent en Autriche mais dont les enfants vivent en Hongrie, ils ne perçoivent plus que 56 % de l’allocation à laquelle ils auraient droit si leurs enfants résidaient en Autriche.
De l’autre côté de la frontière orientale, à Budapest, cette mesure considérée discriminatoire ne passe pas. Après avoir tenté d’interpeller le gouvernement autrichien, mais sans succès, le gouvernement hongrois a demandé à la commissaire européenne en charge de l’Emploi et des Affaires sociales, Marianne Thyssen, d’engager des poursuites pour infraction contre l’Autriche, a fait savoir lundi le secrétaire d’Etat au ministère de la Justice, Pál Völner.
Selon les journaux pro-Fidesz « Magyar Idők » et « Magyar Hírlap », le gouvernement est prêt à aller devant la Cour de Justice de l’Union européenne si la Commission ne déclenche pas de procédure d’infraction.
La nouvelle réglementation a été portée par le parti d’extrême-droite autrichien FPÖ, en coalition au pouvoir à Vienne, qui en a fait une mesure phare de sa politique de « préférence nationale ». Le FPÖ et le Fidesz, tous deux nationalistes et islamophobes, avaient multiplié les signes de rapprochement et d’amitié depuis la crise migratoire de l’année 2015.
Les travailleurs hongrois dans le viseur des nationalistes en Autriche