Médias : les débuts d’Annamária Szalai dans la pornographie

Annamaria Szalai, nouvelle "tsarine" des médias hongrois
Annamaria Szalai, à la tête de l'Autorité nationale des médias hongrois (NMHH)

Le 11 août dernier, le magazine hongrois 168 óra rapportait que Annamária Szalai, alors fraîchement nommée par le premier ministre Orbán à la tête du très controversé Conseil national des Médias pour 9 ans, avait un CV particulièrement « épicé » dans le domaine de l’édition. Selon le magazine, celle qui deviendrait la nouvelle « tsarine » des médias hongrois a fait ses débuts dans l’édition de magazines érotiques.

Le libéralisme de 1991 laisse place au conservatisme de 2011

En 1991, du haut de ses trente ans et à l’aube du libéralisme en Hongrie, Szalai devient rédactrice en chef de Miami Press, un journal entièrement dédié aux corps féminins dénudés, publié dans le département de Zalaegerszeg. Cependant la publication du magazine tourne très court ; les mœurs sexuelles de la Hongrie post-communiste étant probablement encore trop timorées.

Les premières mesures du gouvernement Orbán élu en avril dernier à la suite des législatives en Hongrie ont été particulièrement remarquées par leur orthodoxie dans le domaine de la morale. Pourtant, étrangement, le passé d’éditrice de Szalai, qui a aujourd’hui tous les pouvoirs dans la presse et l’info – communication hongroises ne semble pas l’avoir dérangé. De 1998 à 2002, elle occupe un siège de député Fidesz au Parlement. Ensuite, après les élections la même année, elle quitte son poste pour devenir l’émissaire de la Fidesz à l’ORTT, organe de contrôle qui supervise le fonctionnement des radios et des chaînes de télévision hongroises. Peut-être est-ce alors sa fidélité « inébranlable » à Viktor Orbán qui lui vaut toute la confiance du premier ministre actuel.

Dans la plupart des pays libéraux et démocratiques, la carrière politique d’Annamária Szalai en aurait pris un coup. Pourtant, en Hongrie, elle est passée tranquillement à travers les mailles du filet médiatique, qui sont, il faut bien le dire, très peu resserrées lorsqu’il s’agit d’investigation sur les responsables politiques ou sur la mafia. L’information sur les activités de Mme Szalai en 1991 a bien été relayée çà et là depuis 2003 seulement, mais elle n’a jamais fait grand bruit. 20 ans après, quoi de mieux qu’une pornographe repentie pour surveiller les mœurs des médias ?

Défense des valeurs religieuses et familiales

Ces dernières années, Szalai a été rarement questionnée sur son expérience dans l’édition érotique, mais lorsque que cela a été le cas, elle a rétorqué que cela faisait maintenant partie du passé, et qu’heureusement, cela ne lui a jamais porté préjudice dans son parcours politique et médiatique. Et pour cause… Au-delà de son repentir, elle se pose depuis comme le plus fervent défenseur des valeurs familiales chrétiennes. Selon elle, les enfants hongrois doivent être protégés contre toutes sortes de programmes qui « peuvent influencer négativement leur développement physique, intellectuel ou moral, surtout en montrant la violence et la représentation directe et réaliste du sexe ».

Sources : 168ora.hu

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Une page du magazine Miami Press crédit pilu.blog.hu
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