Le fisc hongrois ne goûte pas les faux billets à l’effigie de George Soros

En Hongrie, le parti du Chien a deux queues se retrouve dans le collimateur du fisc pour avoir imprimé des faux billets de banque à l’effigie de George Soros, Jean-Claude Juncker et des principaux ennemis désignés du gouvernement.

Le bureau national des impôts et des douanes (la NAV) a convoqué le comité exécutif du parti du chien à deux queues (MKKP) pour « violation de la législation concernant la contrefaçon de monnaie légale par des personnes non identifiées », a fait savoir Gergely Kovács, le président du parti, lundi au journal de gauche Népszava.

Selon Kovács, l’administration fiscale reproche vraisemblablement au parti satirique sa toute dernière trouvaille pour moquer le pouvoir : distribuer dans tout le pays des liasses de faux billets de banque aux effigies des ennemis désignés du gouvernement Fidesz.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a l’honneur de figurer sur les billets de 20 000 forint en lieu et place de Ferenc Deák (60 euros), tandis que le milliardaire George Soros a pris la place de Szent István sur ceux de 10 000 HUF. L’on trouve aussi la député Verte hollandaise Judit Sargentini, à l’origine d’un rapport du parlement européen qui a ouvert la voie au déclenchement de sanctions contre la Hongrie, ou encore le militant Márton Gulyás et la lycéenne Blanka Nagy.

Gergely Kovács ne craint pas un éventuel procès qu’il se dit sûr de gagner car, comme il le fait valoir, les faux billets sont visiblement différents des billets originaux et ne sont pas de nature à tromper qui que ce soit. Voici en tout cas pour le parti satirique un petit coup de publicité bienvenu deux semaines avant les élections européennes pour lequel il se porte candidat.

Le site d’actualités Mérce souligne, avec cette affaire, l’absurdité du comportement du fisc, plus prompt à sévir contre une blague potache qu’à lutter contre la corruption. Et de pointer du doigt le beau-fils de Viktor Orbán, István Tiborcz, dont les affaires ont été épinglées par l’agence européenne anti-corruption (l’OLAF), et qui l’on propulsé à la tête de la 32e fortune du pays ; ou encore la personne de Lőrinc Mészáros, chauffagiste et seul milliardaire de Hongrie en euros.

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