Le président du parlement hongrois, László Kövér, a de nouveau créé la controverse en s’en prenant violemment à ses adversaires politiques.
« L’opposition de gauche libérale en Hongrie fait partie d’un réseau mondialiste et anti-national, et les leaders d’opinion d’Europe occidentale basent leur campagne de propagande sur ses désinformations délibérées et ses calomnie. Cette opposition ne fait pas partie de la nation hongroise ». a déclaré mercredi le président de la Chambre, László Kövér, dans une interview publiée dans l’hebdomadaire Demokrata.
Il s’en est pris ensuite au milliardaire George Soros, et à son rôle supposé dans « la machine invisible du pouvoir », et qu’il a comparé à « une figure de l’état profond dans le monde ».
Ces déclarations sont le prolongement de « l’affaire Tímea Szabó » qui a secoué la vie politique au cours de la semaine. Le 20 avril, la députée de gauche du parti Párbeszéd (Dialogue) a critiqué l’envoi par Budapest de matériel médical dans des pays étrangers, déclenchant les foudres de la droite qui lui a reproché de n’avoir pas d’empathie envers les Hongrois vivant en minorité dans les pays frontaliers de la Hongrie.
Le déchainement médiatique a culminé avec un article du journal Magyar Nemzet, qui a été qualifié après coup de « nazi » par plusieurs personnalités de l’opposition. Tímea Szabó y est comparée à une créature inhumaine et nuisible, aux mains d’une « puissance de l’ombre », et dont l’objectif serait d’« empoisonner l’électorat » et d’« infecter les âmes ».
M. Kövér est aussi revenu sur l’état d’urgence illimité dont jouit le gouvernement et qui a été fortement critiqué par de nombreuses organisations internationales, telles que l’Union européenne et l’Organisation des Nations-Unies.
Il a comparé la pression internationale qui s’exerce sur la Hongrie au crépuscule du Troisième Reich, quand les Allemands conscients d’avoir perdu la guerre s’étaient retrouvé incapables de mettre un terme à la folie. « C’est comme si le haut commandement mondialiste installé dans son bunker bruxellois ne croyait pas non plus à la victoire », a-t-il déclaré.
L’influence de cette personnalité historique du Fidesz fait débat. Cet compagnon et mentor de la première heure de Viktor Orbán est tantôt considéré comme une boussole pour le camp national-conservateur, tantôt comme un « boulet » placé au « perchoir » du parlement pour ne pas le desservir.