L’accord UE-Mercosur rencontre une large hostilité de la part des partis autrichiens

En Autriche, l’ensemble des partis politiques s’est prononcé contre le projet de traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.

Les principaux partis politiques autrichiens ont fait savoir leur opposition à la ratification de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays sud-américains membres du Mercosur. L’ex-chancelier conservateur Sebastian Kurz (ÖVP) s’est joint dimanche aux critiques du SPÖ (sociaux-démocrates), du FPÖ (extrême droite) et des Verts concernant le projet de traité de libre-échange.

« En Autriche, il ne doit pas y avoir de viande de mauvaise qualité en provenance d’Amérique du sud », a déclaré dans une entrevue au Kronen Zeitung celui qui était encore chef du gouvernement avant le 28 mai dernier. Sebastian Kurz a prévenu ne pas soutenir la ratification de l’accord « si la sécurité financière des agriculteurs européens n’est pas assurée ».

Appelant à « renforcer l’épine dorsale de l’agriculture autrichienne », le jeune dirigeant conservateur s’est également dit résolu à « préserver nos normes européennes en matière de protection de l’environnement, de bien-être animal et de qualité des aliments ».

Si le SPÖ et le FPÖ se sont moqués de la « soudaine conversion » du chef de l’ÖVP à quelques mois des prochaines élections législatives, le projet de la Commission européenne rencontre une franche hostilité dans de nombreux pays de l’Union, notamment en Europe centrale.

Inquiétude des éleveurs

Le texte négocié entre Bruxelles et le Mercosur prévoit une baisse progressive de près de 90% des droits de douane entre les deux blocs sur dix ans, avec un étalement pouvant monter jusqu’à quinze ans pour certains secteurs, dont le secteur automobile. Les baisses de ces droits de douane concernent également certains produits agricoles, effectivement soumis à des dissymétries importantes en matière de normes environnementales et sanitaires.

Dans la ligne de mire des opposants au projet : les quotas d’importation de viande sud-américaine qui pourraient déstabiliser les éleveurs européens, en raison de réglementations moins protectrices concernant l’élevage intensif et l’utilisation de fourrages OGM.

Le secteur hongrois de la volaille s’est par exemple inquiété la semaine dernière de l’impact d’un tel traité sur la filière. « Un accord de libre-échange entre l’Union européenne et l’organisation de commerce Mercosur entraînera une baisse de la production [locale] et des pertes d’emplois », a notamment prévenu Attila Csorbai, président du Conseil hongrois de la volaille.

La Hongrie « illibérale » soutient le traité de libre-échange CETA

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