La Secrétaire d’État hongroise à la famille, Katalin Novák, a pris la lumière lors du 13e Congrès mondial des familles, un grand forum de Chrétiens fondamentalistes qui s’est déroulé à Vérone en Italie le week-end dernier.
Le mur anti-migrants érigé à la frontière sud de la Hongrie a fait du gouvernement hongrois un modèle pour les droites extrêmes de par le monde. C’est aujourd’hui pour sa politique familiale que Budapest est encensée par les groupes ultraconservateurs. L’accueil reçu par Katalin Novák, la Secrétaire d’État à la famille du gouvernement de Viktor Orbán, samedi au World Congress of Families (WCF) en témoigne. « La situation démographique en Europe est désastreuse », s’est ému Allan Carlson, le fondateur de l’International Organization for the family qui organise le WCF, considéré comme un «groupe de haine » par le Southern Poverty Law Center, une association américaine qui surveille les activités de l’extrême droite. « Mais heureusement, il existe de bonnes mesures de politique familiale en Hongrie et en Pologne », s’est-il réjoui.
Le tropisme hongrois d’Allan Carlson n’est pas nouveau puisqu’il avait pu organiser son grand raout à Budapest au mois de mai 2017. En fervent soutient de Viktor Orbán, il s’était réjoui de sa réélection, l’an dernier : « Votre victoire est non seulement une victoire pour la démocratie et la vraie liberté, mais aussi une victoire pour les amis de la famille naturelle du monde entier et un rayon d’espoir pour la civilisation chrétienne occidentale. […] Les engagements de votre parti en faveur du renouveau démographique, de la promotion du mariage naturel et de la protection des enfants contre les radicaux sexuels sont exemplaires ».
Devant une salle comble et un auditoire impatient de connaître les ingrédients hongrois d’une politique familiale à la fois nataliste et conservatrice, Katalin Novák n’a pas omis d’asséner les messages principaux de son gouvernement : « L’immigration est une menace très grave pour l’Europe. Nous devons défendre notre culture chrétienne, nos valeurs européennes. Ce faisant, la Hongrie et l’Italie sont des alliées », rapporte le site Open.Online.
Outre sa conférence, la nouvelle figure du conservatisme en Hongrie s’est entretenue avec son homologue italien Lorenzo Fontana, mais surtout avec le ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue, Matteo Salvini. Leur rencontre s’est déroulée sous les flashs des photographes, tout comme celle à la fin du mois d’août de l’année dernière entre Matteo Salvini et Viktor Orbán. « La Hongrie et l’Italie œuvrent dans le même but, pour mettre fin à la migration vers l’Europe et pour aider les familles », a twitté la ministre hongroise, en français et en anglais. Le journal « Magyar Nemzet » ajoute, mais sans donner plus de précisions, que la question des élections européennes a été également abordée lors des entretiens. Les extrêmes-droites continuent donc de tisser leur toile en Europe.
Nous avons discuté avec @matteosalvinimi que la Hongrie et l’Italie œuvrent dans le même but, non seulement pour mettre fin à la migration vers l’Europe, mais également pour aider les familles. Nous devons nous entraider pour faire de l’Europe un endroit sûr pour nos enfants. https://t.co/3CRrvCL9gf
— Katalin Novák (@KatalinNovakMP) 30 mars 2019
Les curieuses connexions entre la Hongrie et les fondamentalistes chrétiens états-uniens