La construction de la ligne de train à grande vitesse entre Budapest et Belgrade, annoncée en 2013, a débuté en Hongrie et en Serbie.
L’investissement chinois monstre pour la création d’une ligne à grande vitesse reliant les capitales serbe et hongroise, annoncé en 2013, va bel et bien se concrétiser.
Lundi, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, et le président serbe, Alexandar Vučić, se sont retrouvés à Novi Sad en Voïvodine pour assister à une cérémonie accompagnant le début des travaux sur la section de 108 kilomètres entre Novi Sad et la frontière serbo-hongroise au niveau de Kelebija/Kelebia.
En réalité, la construction d’autres portions de la ligne a déjà débuté plus tôt cette année.
La Hongrie a officiellement commencé les travaux le 15 octobre à Kiskunhalas, sur sa section de 158 kilomètres entre la frontière serbe et Budapest.
Côté serbe, des photos de l’agence de presse chinoise Xinhua attestent que les travaux de rénovation de la ligne préexistante ont débuté au printemps dernier sur la section Belgrade-Novi Sad.
Les travaux, réalisés par un consortium chinois, doivent être achevés en 2025. Il faudra alors environ 3h, contre 8h actuellement, pour transporter les personnes entre les deux capitales, distantes de 360 kilomètres, à une vitesse allant jusqu’à 160 km/h.
En Hongrie, les 2,4 milliards d’euros du projet seront financés à 85 % par un prêt de l’État chinois, selon un accord classifié.
Côté chinois, cet investissement en Hongrie est à considérer dans le cadre beaucoup plus large du projet de développement dévoilé en 2013 de « nouvelle Route de la soie » (connu sous l’acronyme OBOR pour One Belt, One Road) qui doit permettre à la Chine de se projeter vers l’Ouest du super-continent eurasiatique et d’acheminer ses marchandises entre les ports grecs et l’Ouest de l’Europe.
Le chef adjoint de la Commission nationale du développement et de la réforme de la Chine, Ning Jizhe, a déclaré qu’il s’agit « d’un projet phare de la coopération entre la Chine et les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), et une partie importante du corridor de transport européen et de la route express terrestre et maritime Chine-Europe » (source : Xinhua).
Selon le président serbe, cet investissement contribuera à « apporter des salaires, des retraites et un niveau de vie plus élevés, et un avenir meilleur pour nos enfants ».
Selon Péter Szijjártó, les opposants au projet veulent faire le jeu des autres pays et agir contre les intérêts nationaux de la Serbie et de la Hongrie. Il a noté qu’en 2020, pour la première fois, le commerce de l’Union européenne avec la Chine a dépassé celui avec les États-Unis.