À l’instar des organisateurs de la manifestation de Prague le 3 septembre, l’opposition slovaque tente aussi d’exploiter l’inflation et particulièrement la hausse des prix de l’énergie.
Les quelque soixante-dix mille personnes qui ont manifesté à Prague sur la place Venceslas le 3 septembre à l’appel du mouvement « La Tchéquie d’abord » (Česká republika na 1. místě!) ont donné des idées à l’opposition slovaque.
À l’instar des organisateurs de la manifestation de Prague, l’opposition slovaque tente également d’utiliser la question de la hausse des prix de l’énergie et de l’inflation.
Mardi, le président du parti populiste Smer-SD, Robert Fico, a appelé les partis d’opposition à organiser une « grande manifestation antigouvernementale » à Bratislava le lundi 19 septembre.
Fico a immédiatement engrangé le soutien de Milan Uhrík, un eurodéputé qui a quitté le parti d’extrême droite Notre Slovaquie pour créer sa propre formation, Republika. Ces deux partis avaient étroitement coopéré pour collecter des signatures pour le référendum sur des élections anticipées voulu par Robert Fico. « Si vous ne voulez pas mourir de faim et geler en hiver, descendez avec nous dans la rue », a écrit Milan Uhrík.
Tour de force à Prague
Le 3 septembre, environ soixante-dix mille personnes avaient manifesté à Prague sur la place Venceslas à l’appel du mouvement « La Tchéquie d’abord » pour dénoncer la vie chère et exprimer sa crainte de l’avenir, sur fond de contestation du positionnement pro-Kiev du gouvernement de Petr Fiala dans le conflit russo-ukrainien.
L’opposition slovaque peut-elle réussir un tel tour de force ? Pas si sûr, estime le sociologue Miloslav Bahna, interrogé par Dennik N, selon qui les motivations des Slovaques à descendre dans la rue ne sont peut-être pas aussi fortes que celles des Tchèques. En effet, le système de facturation faisant, les foyers slovaques ne verront leurs factures d’électricité et de gaz augmenter qu’à partir de janvier.
En Slovaquie, cette question diplomatique est toute aussi sensible et le gouvernement pointe les forces politiques pro-russes en embuscade. « Ils n’ont aucune honte à traiter les gens en colère d’agents russes. Quiconque se plaint des prix brutaux de l’énergie est en fait un agent russe. Incroyable », a dénoncé Uhrík dans un appel à la manifestation anti-gouvernementale.
Cela se déroule dans un contexte politique particulièrement difficile, où le gouvernement d’Eduard Heger chancelle. Ce dernier a été mis en minorité à l’assemblée après le départ du parti SaS, rendant plus prégnante que jamais l’éventualité d’élections anticipées à très haut risque.