Hongrie : Le Fidesz sèchement battu à des élections intérimaires à Jászberény

Le candidat de l’opposition Lóránt Budai a été élu maire de Jászberény le 15 janvier, en battant le Fidesz dans toutes les circonscriptions.

Lóránt Budai le 15 janvier à Jászberény. Photo : page facebook publique du candidat.

Drôle de campagne électorale à Jászberény, sans logos ni mentions de parti politique. Elle a rendu son verdict dimanche 15 janvier et c’est Lóránt Budai, autrefois affilié au Jobbik, qui a été réélu maire de cette ville de plus de 25 000 habitants, en battant à plate-couture sa rivale Orsolya Besenyi, une candidate indépendante mais soutenue par le Fidesz.

Avec un taux de participation de près de 60 %, le candidat de droite de l’association Közösen Jászberényért l’a emporté dans les dix circonscriptions et a obtenu plus du double de voix que son adversaire, 67,2 % contre 29,9 %.

Lóránt Budai est toujours membre du Jobbik mais, selon ses dires, le parti n’occupe plus de sa place dans sa vie et il avait spécifiquement demandé aux partis d’opposition – Jobbik y compris – de se tenir à l’écart de la campagne, en raison de leur impopularité au niveau national et local.

La recette gagnante ?

Le président du Jobbik, Márton Gyöngyösi, veut voir dans cette élection à Jászberény la recette gagnante pour les élections locales qui se dérouleront à l’automne 2024. « Jászberény nous a montré la façon la plus moderne de reconstruire la démocratie en Hongrie, en commençant par les municipalités. Il n’y a pas besoin de milliards de dollars ou de panneaux publicitaires, juste de candidats crédibles, une équipe déterminée, des connaissances locales, des résultats professionnels et de l’intégrité. Le Jobbik l’a compris et a montré la voie. Nous espérons que d’autres oseront nous suivre. C’est dans l’intérêt du peuple ».

Le chef du groupe parlementaire Jobbik à l’Assemblée, György László Lukács, a appuyé cette approche, lors d’une conférence de presse mardi, annonçant que le Jobbik adoptera une approche non partisane aux prochaines élections locales.

Mais près d’un an après sa déroute aux législatives le 4 avril, remportées avec 54 % des voix par le Fidesz, l’opposition peine à exister. Isolé, Péter Márki-Zay souhaite créer autour de sa personnalité son propre parti libéral de droite, tandis que la Coalition démocratique ne se fait entendre que par un gouvernement virtuel d’alternance.

L’opposition à Viktor Orbán s’exprime depuis la rentrée à travers le mouvement de contestation dans l’Éducation nationale, mais là encore, les organisateurs des rassemblements préfèrent tenir à distance les partis politiques.

×
You have free article(s) remaining. Subscribe for unlimited access.