Hongrie : La corruption au cœur du premier débat des élections primaires

Les cinq candidats de l’opposition au poste de premier ministre ont participé au premier des trois débats télévisés qui jalonneront les élections primaires.

Klára Dobrev, András Fekete-Győr, Péter Jakab, Geregely Karácsony et Péter Márki-Zay. Les cinq concurrents qui ont glané les 20 000 signatures de soutien lors d’une première étape se sont affrontés lors d’un débat de près de deux heures diffusé dimanche soir sur la chaîne privée ATV.

Il a été essentiellement question de corruption et de justice sociale dimanche soir.

  • Tous les candidats, avec des nuances, sont en accord sur le fait que des poursuites pénales devront être engagées contre les membres du Fidesz soupçonnés d’avoir détourné de l’argent à leur profit ou celui du parti.
  • Tous ont aussi convenu que le système fiscal actuel est trop inégalitaire et ont proposé une remise à plat de la fiscalité.
  • Gergely Karácsony et Klára Dobrev ont insisté sur la nécessité de rédiger une nouvelle constitution pour le pays, sans laquelle il serait ingouvernable.

Pas de clash sévère au rendez-vous lors de cette première soirée, durant laquelle la lutte contre la corruption a été au cœur des débats. « La Hongrie ne peut plus être un pays inconséquent », a lancé András Fekete-Győr, du parti Momentum.

Selon Péter Jakab, du Jobbik, la confiscation des biens mal-acquis devra être opéré sur le modèle roumain, qui a mis en place un parquet anti-corruption spécial. Il a souhaité pouvoir passer « les menottes aux mains des criminels [du Fidesz – Ndlr.] », sans quoi il démissionnera du poste de Premier ministre.

Gergely Karácsony, candidat commun du Parti socialiste (MSzP), Dialogue et LMP, a insisté sur la nécessité de « fermer les robinets d’argent » qui alimentent la corruption.

« Celui qui a volé doit aller en prison, et les biens volés doivent être confisqués », a abondé Klára Dobrev, de la Coalition démocratique (DK). La seule candidate femme, fidèle à son image de technicienne fine connaisseuse des dossiers, a insisté sur le fait que les lois passées par le Fidesz modifiables seulement avec les deux-tiers des députés doivent être abrogées. Elle estime aussi que la Loi fondamentale doit être déclarée inconstitutionnelle. « Si nous ne faisons pas cela, nous ne pourrons pas gouverner », a-t-elle prévenu.

András Fekete-Győr, de Momentum, a mis l’accent sur les déclarations de patrimoine des politiciens, la nécessité de créer un statut spécial pour protéger les lanceurs d’alerte et une limite de deux mandats pour un premier ministre, soit huit ans. Au poste de premier ministre, les trois premières mesures qu’il prendrait seraient de remettre la clé du monastère des Carmélites [bureau du premier ministre – Ndlr.] au parquet anti-corruption ; d’abroger la loi homophobe ; de redonner l’accès pour les journalistes au parlement.

Le prochain débat se déroulera le 24 septembre sur la chaîne RTL Klub, puis un troisième opposera début octobre les trois candidats qui sont sortis en tête du premier tour.

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