Le gouvernement de Viktor Orbán a dévoilé vendredi le questionnaire de « consultation nationale ». Les Hongrois seront consultés aussi sur des sanctions imaginaires.
Après l’immigration, George Soros, Bruxelles ou encore le coronavirus, c’est contre une nouvelle « calamité » que les Hongrois sont appelés à se mobiliser, en répondant d’ici le 9 décembre à un questionnaire de 7 questions portant sur les sanctions que l’Union européenne impose à la Russie en réaction à l’invasion de l’Ukraine. La population est invitée à se prononcer sur les sanctions pétrolières, les importations de gaz, les barres de combustible nucléaire et le tourisme.
Voici les 7 questions :
- Bruxelles a décidé d’imposer des sanctions pétrolières. Êtes-vous d’accord avec les sanctions pétrolières de Bruxelles ?
- Les sanctions doivent être étendues aux livraisons de gaz. Êtes-vous d’accord avec les sanctions imposées sur les livraisons de gaz ?
- Les sanctions imposées par Bruxelles s’appliquent également aux matières premières. Êtes-vous d’accord avec la sanction imposée aux matières premières ?
- Les sanctions seraient également étendues aux barres de combustible nucléaire. Êtes-vous d’accord avec les sanctions sur les barres de combustible nucléaire ?
- L’agrandissement de la centrale nucléaire de Paks est aussi dans la ligne de mire des sanctions. Êtes-vous d’accord pour que les mesures liées aux sanctions soient également étendues aux Projet d’investissement Paks ?
- La politique de sanctions n’épargnera pas non plus le tourisme. Êtes-vous d’accord avec les sanctions visant à limiter le tourisme ?
- Les sanctions augmentent les prix des denrées alimentaires et pourraient entraîner une nouvelle vague d’immigration. Êtes-vous d’accord avec les sanctions qui pourraient provoquer une hausse des prix des denrées alimentaires ?
Des sanctions pas à l’ordre du jour
Sur Telex, le journaliste Gergely Brückner estime qu’au regard des précédentes consultations de ce type, par lesquelles le gouvernement ne cherche rien d’autre qu’un plébiscite de son électorat fondé sur des affirmations mensongères et des questions biaisées, ce questionnaire comporte des interrogations pertinentes. Mais selon lui, les véritables questions qui se posent au peuple hongrois sont ailleurs : Pour qui sommes-nous, Bruxelles ou Moscou ? Voulons-nous d’une nouvelle centrale de Paks avec Rosatom ? Qui considérons-nous comme véritablement responsable du conflit : Vladimir Poutine ou Volodymyr Zelensky ?
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L’hebdomadaire libéral HVG est plus sévère. Il souligne que non seulement le gouvernement hongrois attaque les huit paquets de sanctions de l’UE qu’li a voté avec les autres États membres de l’UE, mais qu’il s’en prend « même à des mesures qui n’existent pas ». En effet, des sanctions sur les livraisons de gaz et le combustible nucléaire ne sont absolument pas à l’ordre du jour et n’ont même pas été proposées par la Commission européenne.
HVG rappelle que les sanctions européennes ne sont pas des « sanctions bruxelloises » décidées par des « dirigeants bruxellois », mais le résultat de votes à l’unanimité des gouvernements des 27 pays de l’UE.

