Histoires de migrants en Hongrie : des hommes et des sacs à dos

Chaque semaine, la migration des hommes, des femmes et des enfants qui traversent la Hongrie apporte son lot d’histoires, belles et réjouissantes, ou dramatiques et désespérantes. Rapportées abondamment par les médias privés, ces anecdotes sont déterminantes pour contrer la communication par laquelle le gouvernement a tenté de déshumaniser le phénomène migratoire.

Aziz, le héros de la rue Bérkocsics

Aziz a 16 ans. Son père a été tué en Afghanistan et il a perdu sa mère et son frère quelque part sur la route. Il est seul en Hongrie et dort depuis plusieurs jours dehors, dans un parc de Budapest. Il a sauvé la vie d’un homme ivre qui s’était coupé une artère au bras et se vidait de son sang. Personne n’a bougé le petit doigt sauf lui. L’ambulance est arrivée très longtemps après. De l’avis des témoins, Aziz a sauvé la vie de cet homme, raconte Index.hu.

Plusieurs témoignages similaires ont été recueillis ces dernières semaines, par exemple celui-ci, recueilli par Hulala : c’est un groupe de jeunes Afghans qui a apporté des soins à un sans-abri en détresse dans la rue Népszínhaz, le plaçant en PLS, lui donnant de l’eau et restant avec lui le temps qu’il aille mieux.

Les photos de l’intervention d’Aziz, mais elles sont dures!

aziz

Le Syrien à la trompette

Bassim et ses quatre compagnons Syriens avaient atteint la Hongrie et l’espace Schengen. Ils étaient sur le sol magyar, mais empêché d’aller plus loin par une clôture haute de 4 mètres, celle que le gouvernement fait ériger à la hâte le long des 177 km de frontière entre la Hongrie et la Serbie. Comment faire pour faire valoir leur statut de réfugiés de guerre et leur droit à l’asile ? Bassim, 23 ans, a pris sa trompette pour appeler la police. « Nous n’avons pas peur de la police hongroise, parce que nous savons qu’elle ne va pas nous frapper, contrairement à en Grèce », a-t-il expliqué au média local du sud de la Hongrie, Délmagyar, qui a rapporté cette histoire. Bassim a étudié l’informatique et espère trouver du travail en Allemagne ou en Angleterre.

trompette syrie

Le tatoué qui fait la nurserie à la gare Keleti

Baba compte parmi les personnages phare de l’aide apportée aux migrants par différents groupes et associations depuis le début de l’été. Son physique n’y est pas pour rien. Il raconte sur Origo.hu être passé un jour avec un ami dans le souterrain de la gare, avoir vu les enfants démunis et d’être revenus avec deux cent glaces pour eux. Depuis, il ne les quitte que que quelques heures par jour pour aller se reposer, et il n’a pas l’intention d’arrêter avant que tous aient pu poursuivre leur route.

baba

L’ancien président de la République fait du bénévolat

László Sólyom, président de la République de Hongrie de 2005 à 2010 et figure morale très respectée, a participé à une distribution de nourriture organisée par la branche hongroise de l’Ordre de Malte. Il a distribué des biscuits aux enfants à la gare de Keleti et sur la place Jean Paul II (l’ancienne place de la République rebaptisée par le Fidesz).

solyom laszlo

El camino de balkan

György Kakuk, un journaliste hongrois, a fait la « route des Balkans » avec les migrants, en remontant de la Grèce à la Hongrie. Il a raconté son voyage au fur et à mesure sur facebook et Twitter. Il livre des témoignages et des anecdotes : des jeunes syriennes qui prennent un selfie devant l’église de Kanjiza, à leur descente du train dans le nord de la Serbie, le chaos à la gare de Belgrade, les billets de train réservés à l’avance pour rallier Subotica, les vrais Syriens qui en ont ras-le-bol des faux Syriens (pour obtenir l’asile plus facilement), etc.

Le chef de l’hôpital met les points sur les « i »

Lundi, le médecin-chef de l’hôpital Szent László de Budapest a réfuté des rapports récents suggérant que les migrants qui arrivent en Hongrie représentent une menace pour la santé publique. Sur le site web Híradó, János Szlavik affirme qu’il n’y a aucun danger d’épidémie et qu’il est absolument faux de prétendre que les migrants entrant en Hongrie augmentent ce risque épidémiologique. Il est fort regrettable (et étrange ?) que les autorités publiques n’aient pas pris la peine de rassurer la population locale au niveau de l’espace frontalier… Le très pro-gouvernemental Napi Gazdaság tient quand même à mettre l’accent sur le fait que des maladies infectieuses ont été détectées parmi les migrants en Hongrie, telles que la syphilis, l’hépatite B et C, le VIH, la fièvre typhoïde et paratyphoïde.

Maté Kocsics, le très humain et distingué maire du 8e arrondissement (ironie)

Au cours des hivers précédents, le jeune loup du Fidesz avait su se distinguer par son zèle à éradiquer, non pas la pauvreté, mais les pauvres de sa circonscription. Des activistes de « La ville est à tous » avaient souvent dénoncé ses méthodes inhumaines. Les migrants ne l’incitent pas à plus d’empathie : sur sa page facebook, il considère que les migrants « pètent les plombs, volent et poignardent ». Il veut rassurer ses administrés : il a demandé à la police et aux gardes civils de protéger les biens publics et d’assurer la sécurité des habitants. « On n’a jamais vu autant d’excréments humain dans un endroit public », se désolait-t-il en visitant la place Jean Paul II.

En revanche, la municipalité de Budapest semble avoir pris la mesure du problème et a mis en place des « zones de transit » aux points sensibles de la ville : à proximité des gares Nyugati, Déli et Keleti. Les migrants y trouvent des douches, des toilettes, des informations. La BKV (la régie des transport de Budapest) a aussi mis en place des bus gratuits pour relier ces gares entre elles.

Effet d’annonce ou réelle volonté politique ? Toujours est-il que l’Office de l’Immigration a annoncé que les enfants en transit en Hongrie pourront être scolarisés le temps de leur séjour, dans trois jardins d’enfants et quatre écoles primaires à proximité des centres d’accueil (Debrecen, Bicske, Győr et Budapest), avec les autres élèves hongrois, rapporte le Magyar Nemzet.

2 Comments
  1. on s occupe trop des emmigres trop facile pour venir en europe pour une vie meilleurs pour du travails mais helas des gens de seconde zones de 3 classes qu on soccupe de nos familles et laisser ces gens dans la merde allez les cartiers nord de la france magrebines on va les exploiter comme autant de noscolonies une main d oeuvre a bon marches de la racaille

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