L’information est à prendre au conditionnel. Viktor Orbán et Matteo Salvini pourraient annoncer leur alliance en vue des élections européennes, lors d’un sommet de l’extrême droite européenne le 8 avril prochain à Milan, selon des informations du journal autrichien Die Presse.
Le quotidien autrichien Die Presse a fait état hier de rumeurs insistantes au sujet d’une alliance entre le Fidesz de Viktor Orbán et la Lega de Matteo Savini, en vue des élections européennes de mai prochain. Selon des « cercles informés en Italie », cette grande alliance d’extrême droite se constituerait le 8 avril prochain à Milan, sous l’égide du vice-premier ministre italien.
La Lega a fait savoir que le Parti autrichien de la Liberté (FPÖ) de Heinz-Christian Strache devrait participer au grand raout nationaliste. Même si le vice-chancelier autrichien s’est déjà affiché aux côtés Matteo Salvini, le FPÖ n’a pas souhaité confirmer l’information. « Un porte-parole du [parti] a déclaré à Die Presse que Strache préférerait ne pas y aller, mais qu’il ne l’excluait pas. Le parti sera certainement représenté », écrit néanmoins le quotidien autrichien.
Selon Matteo Salvini, une vingtaine de partis et de mouvements devraient adhérer à son alliance électorale, baptisée « Alliance des nations et des peuples européens » (AEPN). Die Presse estime que le Rassemblement national de Marine Le Pen, le PVV néerlandais de Geert Wilders, Alternative für Deutschland (AfD) et les Démocrates suédois devraient participer à cette alliance.
Le Fidesz rejoindra-t-il Salvini ?
Les signes en provenance de Budapest ne plaident pas en faveur du statu quo, à savoir le maintien sous cloche du Fidesz au PPE. Depuis sa « suspension » du Parti populaire européen le 20 mars dernier, Budapest a redoublé de critiques envers la Commission européenne et son président Jean-Claude Juncker. Un membre du gouvernement hongrois est même allé jusqu’à accuser l’Union européenne de « soutenir indirectement le terrorisme » après qu’un Syrien présumé terroriste de l’État islamique ait été arrêté en Hongrie. Il était en possession d’une carte délivrée par le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, selon un programme soutenu par la Commission européenne.
En déclarant vendredi, lors d’une émission sur la chaîne de télévision allemande ZDF,
qu’il se passerait des voix du Fidesz pour son éventuelle accession à la présidence de la Commission européenne, le candidat du PPE Manfred Weber a aussi irrité à Budapest. La frange la plus droitière du parti hongrois continue de réclamer à cor et à cri le départ du Fidesz de la droite européenne.
Cela s’agite aussi du côté de Varsovie
Le quotidien polonais Gazeta Wyborcza annonce la venue à Varsovie ce mercredi de Giorgia Meloni, la cheffe du petit parti d’extrême-droite italien Fratelli d’Italia, pour y rencontrer le leader du PiS, Jarosław Kaczyński. S’agit-il d’une simple rencontre entre deux chefs de partis alliés au sein de la même famille européenne, l’Alliance des conservateurs et réformistes européens ? Ou Giorgia Meloni vient-elle en émissaire de la Lega de Salvini ?
On se souvient que Fratelli d’Italia a participé aux élections législatives en Italie aux côtés de la Lega, mais aussi qu’au mois de janvier, Matteo Salvini s’est rendu à Varsovie pour y rencontrer Jarosław Kaczyński et plaider auprès de lui pour la création d’un axe Rome-Varsovie. Un axe que Viktor Orbán appelle de ses vœux et qu’il a dit envisager de rejoindre, si les choses tournaient mal au Parti populaire. Quoiqu’il en soit, le PiS, comme le Fidesz, est tenté par de nouvelles alliances et Jarosław Kaczyński avait reçu le président du nouveau parti d’extrême droite espagnol VOX, Santiago Abascal, pour discuter d’une éventuelle alliance des deux formations au sein du futur Parlement européen.