En Europe centrale, c’est la Hongrie qui a accueilli le plus de réfugiés

Des quatre pays du Groupe de Visegrád, la Hongrie est celui qui a octroyé sa protection au plus grand nombre de demandeurs d’asile. Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie n’ont accueilli que 0,4% des réfugiés au niveau de l’Union européenne.

Selon les données publiées jeudi par Eurostat, la Hongrie a donné un statut de protection à 1 290 personnes sur l’année 2017. C’est plus que la Pologne (560), la République tchèque (145) et la Slovaquie (60) réunies. Dans la région Europe centrale et orientale, seules la Bulgarie et la Roumanie ont accueilli plus de personnes, 1 705 et 1 330 respectivement. Budapest a ouvert ses portes à 580 Afghans, 385 Syriens et 190 Irakiens. Tandis que Varsovie a accueilli 280 Ukrainiens, 115 Russes et 35 Tadjiks.

Au niveau des 28 pays membres de l’Union européenne, 538 000 personnes ont reçues un statut de protection, dont 325 400 pour la seule Allemagne, devant la France (40 600), l’Italie (35 100) et l’Autriche (34 000) et la Suède (31 200). Syriens et Afghans représentent à eux seuls plus de la moitié de ce contingent.

La République tchèque est le pays de l’Union le moins enclin à accorder sa protection. En effet, elle possède le taux de réponses positives [1]Le taux de réponses positives correspond au nombre de statuts de protection délivrés divisé par le nombre total de demandes d’asile le plus faible, avec seulement 12% de statuts de protection délivrés. C’est moins que la Pologne (25%), la France (29%) et la Hongrie (31%). Au niveau européen, ce taux d’acceptation est de 46%.

Les 2 055 réfugiés dans les quatre pays de Visegrád représentent une goutte d’eau en Europe, 0,4% de l’ensemble des réfugiés accueillis en 2017. Toutefois, le fait que les pays d’Europe centrale aient accueilli des réfugiés, même en tout petit nombre, a stupéfait les médias internationaux qui répètent en boucle que l’Europe centrale « n’a pas accueilli le moindre migrant », en dépit de ces statistiques connues depuis plusieurs mois.

Ceux-ci oublient que ces pays ont leur propre système d’asile, outre leur opposition farouche au mécanisme européen de relocalisation des demandeurs d’asile. Pas le moindre de ces demandeurs d’asile stationnés en Grèce ou en Italie n’ont en effet été relocalisés par ce mécanisme en Hongrie, en Pologne, en République tchèque ou en Slovaquie. Il en va de même pour la Bulgarie, la Lituanie et le Portugal.

Les 1 300 réfugiés en Hongrie qui embarrassent le candidat Orbán…

Notes

Notes
1 Le taux de réponses positives correspond au nombre de statuts de protection délivrés divisé par le nombre total de demandes d’asile
Corentin Léotard

Rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale

Journaliste, correspondant basé à Budapest pour plusieurs journaux francophones (La Libre Belgique, Ouest France, Mediapart).

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