Après le départ d’un parti de la coalition, le premier ministre slovaque Eduard Heger va devoir gouverner en minorité… ou convoquer des élections anticipées.
Après des semaines d’un conflit désespérant entre le ministre de l’Économie Richard Sulík et le ministre des Finances Igor Matovič, la coalition a finalement craqué.
Igor Matovič, du parti Olano, comme le premier ministre, refusant de quitter le gouvernement, Richard Sulík a finalement claqué la porte, avec les quatre ministres de son parti, Liberté et Solidarité (SaS).
La coalition gouvernementale d’Eduard Heger ne contrôle plus que 73 sièges sur les 150 de la Rada et semble exclure de chercher alliance avec l’extrême-droite (L’SNS). Le parti de Richard Sulík a fait savoir qu’il pourrait voter en faveur de l’adoption des lois destinées à lutter contre la crise énergétique.
Eduard Heger « ressemble à un somnambule marchant sur le toit » écrit le journaliste Martin M. Šimečka, selon qui « le Premier ministre peut encore conserver sa dignité s’il démissionne ».
Son gouvernement s’effondre, mais Heger, un homme d’affaires qui a pris les rênes du gouvernement au printemps 2021 en remplacement d’Igor Matovič, semble encore espérer rester aux commandes de la Slovaquie.
La personnalité clivante d’Igor Matovič, jeune populiste conservateur à la tête d’Olano, n’en finit plus de déstabiliser la vie politique slovaque. Son entêtement à s’accrocher à la tête du gouvernement l’année dernière, et aujourd’hui à rester dans le gouvernement, mine la coalition au pouvoir.
L’hypothèse d’élections anticipées, agitée de longue date par la coalition, semble plus réelle que jamais. Robert Fico et Peter Pellegrini, les deux anciens ténors du SMER-SD qui a régné sur la Slovaquie les deux décennies précédentes, sont en embuscade. Le parti social-démocrate, Hlas – Sociálna demokracia de Pellegrini est en tête des sondages d’intentions de vote.