Des dizaines de milliers de manifestants dans toute la Hongrie

Une marée humaine s’est déversée dans le centre-ville de Budapest samedi après-midi, ainsi que dans plusieurs villes de province. Une semaine après la reconduction du Fidesz au pouvoir, les manifestants réclament notamment un système électoral plus juste. De nouvelles manifestations sont d’ores et déjà prévues.

« Nous sommes la majorité ! ». C’est derrière ce slogan que se sont mobilisés des dizaines de milliers, et même peut-être plus de cent mille personnes samedi à Budapest. Des manifestations se sont également déroulées dans des villes telles que Győr, Nyíregyházá et Debrecen. A Pécs par exemple, la 5e ville du pays, dans le sud, des milliers de participants ont rempli la grande place centrale Széchenyi ce dimanche.

Voici la réponse d’une partie de la population hongroise qui ne se reconnait pas dans le nationalisme du Fidesz, le parti de Viktor Orbán qui a remporté les élections législatives dimanche 8 avril, avec une majorité parlementaire de deux-tiers grâce au vote de 2,5 millions d’électeurs. Ces élections ont été fortement critiquées par l’OSCE qui estime que les électeurs hongrois n’ont pas pu voter « en toute connaissance de cause » en raison des moyens de l’Etat mis au service du Fidesz, des biais médiatiques et du système électoral déloyal.

Ce sont précisément les objectifs mis en avant par les organisateurs du mouvement : revenir à un système électoral plus juste et à la neutralité des médias publics. « UE, sauve-nous ! », « Je veux pouvoir vivre dans mon pays », pouvait-on lire sur des affiches émergeant de la foule. Les slogans anti-Fidesz « Viktator » et « Orbán dégage ! » ont aussi été scandés. Des samizdat du défunt journal Magyar Nemzet ont été distribués par milliers gratuitement aux manifestants.

Le cortège est parti de l’Opéra sur l’avenue Andrássy pour rejoindre la place Kossuth devant le parlement, sous un soleil estival et dans une ambiance très festive. La foule était composée à la fois de familles, de personnes retraitées qui participent d’ordinaire aux manifestations des partis de gauche et de jeunes lycées et étudiants qui ont fait il y a un an une sorte de petit printemps hongrois.

Le nouveau maire de Hódmezővásárhely qui a battu le Fidesz lors d’une élection municipale intérimaire fin février, Péter Marky-Zay, a lancé un appel à l’union dans un discours sur la place Kossuth. L’un des organisateurs de la manifestation, Balázs Gulyás, a déclaré : « Aujourd’hui, le Fidesz est devenu un parti de haine, de mensonges et de vols ». Ce dernier était aussi à l’origine du mouvement de contestation qui avait réussi à faire reculer le gouvernement hongrois sur son projet de taxe sur l’internet à l’automne 2014.

Un nouveau rassemblement prévu est d’ores et déjà prévu pour samedi. Sa page facebook annonce déjà dix mille participants et trente mille intéressés. Mais il est intéressant de noter que « seules » trente mille personnes avaient savoir via facebook qu’elles comptaient participer samedi dernier.

Photo : Index.hu

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