L’humoriste, comédien et chanteur slovaque Milan Lasica est décédé dimanche à l’âge de 81 ans, après un concert avec le Bratislava Hot Serenaders.
Il était humoriste, dramaturge, romancier, parolier, acteur, comédien, réalisateur, animateur et chanteur. Milan Lasica est décédé dimanche soir 18 juillet à l’âge de 81 ans.
Il s’est effondré, terrassé par une crise cardiaque, alors qu’il sortait de scène, après un concert avec le Bratislava Hot Serenaders, un orchestre composé de 20 musiciens inspirés par Paul Whiteman, Jean Goldkette ou encore Duke Ellington, fameux en Tchéquie, en Slovaquie, mais qui tournait aussi à l’international.
La soirée se déroulait à merveille au Štúdiu L+S, une salle de concert de Bratislava, Milan Lasica venait de finir d’entonner la chanson Ja som optimista (Je suis un optimiste), il a salué plusieurs fois le public, puis s’est effondré, relate le journal « Denník N ». Les médecins ont tenté de le réanimer pendant 20 minutes, mais sans succès.
« Juraj Bartoš l’a appelé sur scène pour la troisième fois. Il marchait triomphalement, levant la main à son cœur et c’était fini. Cela nous a gelés. Il était un roi et il est parti comme un roi », a témoigné le photographe Ctibor Bachratý, qui a capturé les derniers instants de Milan Lasica sur scène.
Dans un court entretien à Pravda100, Juraj Bartoš, le trompettiste qui a fondé et dirige l’orchestre Bratislava Hot Serenaders, a témoigné : « L’ambiance était super. Jusqu’au dernier moment, nous nous sommes tous bien amusés et étions heureux de nous retrouver […]. Il y a deux semaines, nous avons convenu d’enregistrer un autre CD ensemble, ce que nous attendions vraiment avec impatience. Le monde sera moins riche sans lui, sans cette grande personnalité de la culture tchécoslovaque ».
Avec le Bratislava Hot Serenaders, Milan Lasica avait redonné vie aux chansons de František Krištof Veselý (1903–1977), dont cette dernière, Ja som optimista, un artiste qu’il adorait depuis l’enfance. « Nous avions ses disques à la maison. C’était incroyablement populaire, malgré le fait que la télévision n’existait pas à l’époque », avait-t-il déclaré dans une interview il y a quelques années, rappelle « Denník N ».
Un duo comique poil à gratter du régime
Né en 1940 à Zvolen, il avait commencé sa carrière dans un duo comique avec Július Satinský (décédé en 2002) avec qui il était devenu un véritable poil à gratter pour le régime communiste. S’inspirant de la paire tchèque Jan Werich et Jiří Voskovec, ils s’étaient fait une spécialité de dénoncer le stalinisme avec des dialogues basés sur des scènes de la vie simple virant à l’absurde.
« Un sens de l’humour dans lequel il voyait non seulement une raison de s’amuser, mais une défense contre la panique et le désespoir », écrit Jana Močková dans Denník N.

« Je ne sais pas exactement quand c’est arrivé, mais c’était au début des années cinquante quand j’avais envie de devenir acteur de théâtre », a-t-il écrit dans de récents mémoires pour le Théâtre national slovaque
« Nous vivions dans un tel sentiment d’insécurité, dans l’attente de ce qui pourrait mal tourner. […] Mais je n’ai pas songé à émigrer car je savais que je ne pourrais pas gagner ma vie ailleurs avec ce que je faisais, car ce que je fais est basé sur ma connaissance de la langue. », avait dit Milan Lasica.
« La Slovaquie a perdu l’une de ses personnalités les plus importantes », a commenté la présidente Zuzana Čaputová, exprimant ses condoléances à la famille. L’artiste était une grande star en Slovaquie, mais il a finalement été décidé qu’il n’y aurait pas de funérailles nationales, mais une cérémonie réservée à la famille et aux proches.
Photo : TV JOJ