Covid-19 : C’est en Europe centrale que l’épidémie fait actuellement le plus de victimes

La Tchéquie et la Slovaquie entrevoient le bout du tunnel, mais la Hongrie reste dans le noir. La région d’Europe centrale connait actuellement des taux de mortalité records, très nettement supérieurs à ceux observés en Europe de l’Ouest.

Lundi matin à l’aube, des militants de « Un million de moments pour la démocratie » (Milion chvilek pro demokracii) ont peint à l’aide de pochoirs 25 000 croix blanches sur les pavés de la place de la vieille ville, dans le centre de Prague. Soit le nombre de victimes du Covid-19 déplorées en République tchèque depuis un an.

Avec plus de 2 300 décès par million d’habitants, la Tchéquie est le pays le plus endeuillé en Europe, per capita, devant la Hongrie (1 900), la Slovénie, et la Grande-Bretagne.

Cependant, les Tchèques peuvent entrapercevoir une lumière au bout du tunnel. L’épidémie présente en effet des signes de ralentissement : le nombre de nouveaux cas détectés au quotidien, s’il reste très élevé, est en diminution. Lundi, 8 167 nouveaux cas de contamination ont été détectés, soit 2 500 de moins que le lundi précédent, rapporte Radio Prague. La tension reste très forte sur le système de soins, plus de 8 500 personnes restant hospitalisées, dont près de 2 000 dans un état grave.

La Slovaquie, qui a partagé au cours des dernières semaines la première place mondiale aux côtés du voisin tchèque en termes de taux de mortalité, connait elle aussi une évolution favorable. Le nombre de nouveaux cas quotidien reste élevé (3 216 nouveaux résultats positifs mardi) mais est en diminution, tout comme le nombre de personnes hospitalisées. La violence du regain épidémique couplé à la gouvernance défaillante du premier ministre Igor Matovič a entraîné une grave crise gouvernementale qui pourrait déboucher sur des élections anticipées.

La Hongrie ne voit pas encore le sommet de la vague

Quand la Tchéquie et la Slovaquie semblent avoir passé le pic épidémique de la troisième « vague », la Hongrie n’en voit pas encore le sommet. Tous les indicateurs sont au rouge écarlate. La mortalité est bien supérieure à celle observée lors du pic de la seconde « vague » au début du mois de décembre. 252 décès ont été enregistrés lundi, 249 mardi, contre un maximum de 193 le 4 décembre 2020.

Il est difficile de connaître la situation dans laquelle se trouvent les hôpitaux, sous administration militaire et interdits d’accès aux journalistes. Des témoignages anonymes de personnels soignant, rapportés par des médias indépendants du pouvoir, indiquent toutefois que le système de soins est mis à rude épreuve, sinon totalement débordé dans certains hôpitaux. Près de 12 000 patients se trouvent hospitalisées, contre 8 000 au plus fort de l’épidémie en décembre.

Autre source de grande inquiétude : le nombre de patients hospitalisés nécessitant une assistance respiratoire est deux fois plus élevé aujourd’hui (plus de 1 400) que lors de la seconde « vague ». Lire Dans les hôpitaux hongrois, les unités de soins intensifs arrivent à saturation

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