« Va-t-en », scandent les Belarusses à l’adresse de Loukachenko [Direct]

Au Bélarus, le président sortant Alexandre Loukachenko a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle avec 80 % des suffrages. L’autocrate a fait le choix de répondre par la force à la contestation populaire qui s’exprime depuis dans les rues de Minsk et des principales villes du pays. Durant les trois derniers jours, les forces de l’ordre ont réprimé brutalement les tentatives de rassemblement de l’opposition. [Direct]

  • Dimanche 9 août, Alexandre Loukachenko, président de la République depuis 1994, a été réélu avec 80,1 % des voix.
  • Au total, 5 818 965 d’électeurs ont pris part au scrutin, soit 84,2 % de l’électorat de ce pays de 9,5 millions d’habitants.
  • Les opposants de Loukachenko rassemblés derrière Svetlana Tikhanovskaïa, qui a recueilli 587 411 votes (10,1 %), contestent ces résultats dans les rues de Minsk et des grandes villes du pays. Ils estiment que le scrutin a été volé, une fois de plus.

Le direct

Nous mettons dans l’immédiat un terme à ce fil que nous reprendrons si la situation le nécessite.

Samedi 15 août, 19h – Alexandre Loukachenko a déclaré, à propos de son entretien téléphonique, avec son homologue russe Vladimir Poutine, que la Russie fournirait une assistance pour assurer la sécurité du Bélarus. Il a également rappelé qu’au niveau militaire, le Bélarus et la Russie sont liés par plusieurs traités au sein de l’État de l’Union et de l’Organisation du traité de sécurité collective. Source : BelTa et Tut.by.

Samedi 15 août, 17h – À Minsk, 5 000 personnes sont venues rendre hommage à Alexandre Taraïkovski, décédé lors de la dispersion des manifestations du 10 août. Taraïkovski a été grièvement blessé et est décédé dans les heures qui suivent, après que la police bélarusse ait dispersé les manifestants à coups matraques, de grenades de désencerclement et de gaz lacrymogènes. Selon le ministère de l’intérieur du Bélarus, Taraïkovski a tenté de lancer un engin explosif sur les forces, engin qui aurait explosé dans sa main. Mais la famille et les proches du défunt déclarent ne pas croire cette version. Un ami de Taraïkovski a déclaré qu’on lui avait tiré dessus, ce que donnent également à penser plusieurs vidéos de la scène. Souce : Tut.by et Meduza.

Samedi 15 août, 10h30 – À Misnk et dans les villes de Grodno, Brest, Lida et dans plusieurs régions du Bélarus, la foule a repris le contrôle de la rue. Alors qu’il y a moins d’une semaine, et pendant ces derniers jours, les forces de l’ordre avaient rendu impossible l’accès au centre de plusieurs grandes villes bélarusses, ce sont – dans la journée de vendredi – des foules et des cortèges difficilement dénombrables qui occupent la place de l’Indépendance à Minsk, ou la place Lénine à Grodno. Dans plusieurs villes, comme à Lida, la police a même fait savoir aux manifestants qu’elle ne tenterait rien contre des manifestants pacifiques. À Minsk, des soldats ont mis leur bouclier à terre, acceptant même les accolades des manifestants. Tous les cortèges ne réclament qu’une chose : de nouvelles élections. Source : Tut.by et Nexta.

Manifestants à Grodno, le 14 août 2020. Photo : Katerina Gordeeva.

Vendredi 14 août, 12h – Après plusieurs réunions de travailleurs et la remise de revendications à différentes directions d’usines bélarusses, un mouvement de grève prend de l’ampleur dans le pays. Il concerne désormais au moins neuf entreprises à Minsk, cinq à Grodno, et d’autres encore à Lida, Jodino, Jabinka et Jlobin. Par ailleurs, les employés du métro de Minsk sont aussi descendus dans la rue pour protester contre les violences.

En plus des travailleurs des usines métallurgiques, pétrochimiques ou ceux du parc technologique bélarusses, les médecins ont rejoint le mouvement de protestation et se sont mêlés aux chaînes pacifiques de solidarité. Source : Tut.by et Nexta.

Vendredi 14 août, 11h45 – Svetlana Tikhanovskaïa a publié une nouvelle vidéo, dans laquelle elle remercie les manifestants et les grévistes, et appelle les autorités à cesser les violences et à respecter le choix des Bélarusses.

« Je veux dire « Merci » à chaque personne, à chaque électeur qui a voté pour moi, qui a voté pour le changement dans notre pays. Et nous, partisans du changement, nous sommes majoritaires. »

Vendredi 14 août, 11h – Suite aux annonces gouvernementales, des centaines de manifestants détenus depuis dimanche ont été relâchés. Loin d’apaiser les esprits, ces libérations attisent la contestation.

Au cinquième jour de la contestation en Biélorussie, le bilan des arrestations et du nombre de blessés est difficile à établir et repose sur les déclarations des autorités. 3 000 personnes auraient ainsi été arrêtées, et une cinquantaine d’entre elles blessées, après l’annonce des résultats, le dimanche 9 août. La nuit suivante, ce sont 2 000 personnes qui auraient été interpellées, puis de nouveau mille dans la nuit du mardi 11 au mecredi 12 août. La nuit suivante, 700 autres personnes auraient encore été arrêtées. Au total, 6 700 personnes auraient été ainsi un temps détenues même si toutes n’ont pas été emprisonnées. On dénombre aussi deux manifestants tués, dont l’un, arrêté dimanche soir, est mort dans un hôpital de la ville de Gomel. Les autorités ont par ailleurs reconnu avoir tiré à balles réelles sur les manifestants dans la ville de Brest, faisant un blessé. Source : ministère de l’Intérieur du Bélarus.

Les images de blessures et séquelles, et les témoignages de maltraitance, qui se diffusent largement sur le net bélarusse, accablent le pouvoir en place. Source : Nexta, Tut.by et Dojd.

Vendredi 14 août, 10h30 – Alors que des rumeurs concernant une possible allocution d’Alexandre Loukachencko ont circulé toute la soirée, c’est finalement Natalia Kochanova, Présidente du Conseil de la République, qui s’est adressée à la population, lors d’une allocution télévisée. Elle a déploré les troubles et a invité la population au calme. Après avoir déclaré que le président Loukachenko avait entendu les plaintes de la rue, elle annonçait la libération des plusieurs détenus, en particulier les adolescents. Source : Tut.by et Nexta.

Jeudi 13 août, 18h – Environ 200 employés de l’usine pétrochimique Khimvolokno de Grodno Azot ont quitté leur poste et se sont rassemblés pour réclamer des « élections équitables ». Ils se sont plaints que la police avait fait usage de la force contre eux ou leurs proches dans les rues de Grodno après les élections. Le chef du Département des affaires intérieures de la région de Grodno, Vadim Siniavsky, a reconnu et déploré les actions de certains policiers et a demandé pardon pour d’éventuelles brutalités de leur part. Source : Tut.by et Tass.

Dans ces vidéos, on voit que les travailleurs de Grodno n’hésitent plus à dire haut et fort qu’ils ont voté pour Tikhanovskaïa.

Jeudi 13 août, 17h – Dans une déclaration commune, les chefs d’États des trois pays baltes – Estonie, Lettonie et Lituanie – et de la Pologne offrent leur médiation et demandent aux autorités bélarusses de mettre un terme à l’usage de la force contre la population, de libérer les personnes emprisonnées et d’engager sans délai un dialogue avec la société civile.

Jeudi 13 août, 12h – Des centaines de travailleurs de l’usine automobile bélarusse BelAZ se mettent en grève et se réunissent à l’extérieur des ateliers. BelAZ est un important producteur de bennes à ordure et de véhicules miniers. Malgré les images du mouvement, largement diffusées, la direction parle de « réunions d’information » et nie qu’il y ait un quelconque mouvement de grève. D’autres grèves et mouvements de contestation du résultat des élections sont signalés différentes usines du le pays, comme à Grodno, Lida, Jodino, etc.  Source : Tut.by.

Jeudi 13 août, 10h – La journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015, a exigé, dans un entretien accordé à la rédaction russe de Radio Free Europe / Radio Liberty, le départ du pouvoir d’Alexandre Loukachenko : « Pars, avant qu’il ne soit trop tard, avant que tu n’aies plongé les gens dans un terrible abîme, dans le gouffre d’une guerre civile ! Pars ! ». Source : Radio Svoboda.

Jeudi 13 août, 9h – Alors que le pouvoir en place au Bélarus semblait parier sur la terreur que susciterait la brutalité de la répression, le mouvement de contestation ne perd pas en vigueur. Au contraire, la journée du mercredi 12 a été jalonnée de rassemblements pacifiques durant lesquels les manifestants ont montré leur détermination. Les chaînes humaines, formées par des femmes vêtues de blanc, ont été organisées dans tout le pays. À l’Université de Médecine de Minsk, 200 médecins et étudiants, ont manifesté et brandi des banderoles « Médecins contre la violence » et « Arrêtez la violence ». Le retour d’internet a également permis la diffusion des images des violences perpétrées par les forces de l’ordre, mais aussi celles de policiers démissionnant, à visage découvert, ou arrachant leurs galons. Source : Tut.by.

Interrogée par notre correspondante à Minsk, Daria, 18 ans, vêtue de blanc et brandissant des fleurs dans la chaîne qui s’est formée dans la capitale bélarusse : « C’est le première manifestation à laquelle je participe depuis l’élection. Je veux du changement pour mon pays. Bien sûr, j’ai peur, mais si nous restons tous chez nous à cause de la peur, rien ne changera jamais ! »

Mercredi 12 août, 18h – Les autorités religieuses du pays appellent au calme et à la fin des violences. Paul, le métropolite de Minsk et de Sloutsk, a appelé chaque camp « à cesser, à arrêter cette inimité et cette haine ». Interrogé par Tut.by sur la violence perpétrée à l’encontre des manifestants, il a déclaré qu’il regardait tout ce qui se passe au Bélarus avec tristesse et affliction, mais a répété qu’il ne condamnait aucun des partis du conflit. Dans un entretien accordé à une agence italienne, l’archevêque catholique de Minsk, Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, a pour sa part demandé à toutes les parties d’engager au plus vite le dialogue afin de trouver une issue pacifique à la crise qui secoue le Bélarus. Source : Tut.by et Agenzia S.I.R.

Mercredi 12 août, 15h – Dans la soirée du 11 août, l’escalade de la violence est montée d’un nouveau cran, lorsqu’à Brest, les forces de l’ordre ont fait usage d’armes à feu. Un blessé grave, encore hospitalisé, est à déplorer du côté des manifestants. Source : Belsta et Tut.by.

Mercredi 12 août, 14h30 – Afin de maintenir le fonctionnement des institutions et ne pas empêcher la bonne marche de certaines entreprises, internet a repris un fonctionnement presque normal au Bélarus, si l’on excepte le blocage maintenu de plusieurs sites d’informations. En revanche, le blocage devrait être remis en place pendant les soirées, pour empêcher les manifestants de s’organiser.

Le secteur économique s’est en effet plaint de la situation. Par exemple, suite au blocage complet d’internet par l’État, des dirigeants d’entreprises du Parc de Haute Technologie bélarusse ont fait parvenir une lettre aux responsables du Parc, expliquant que la coupure d’internet « interférait avec le travail des Bélarusses. »

La lettre, co-signée par une quinzaine d’entreprises du Parc de Haute Technologie, déclarait que « depuis le matin du 9 août 2020, en République du Bélarus, il existe des restrictions d’accès à internet qui affectent de manière significative les activités des entreprises résidentes du Parc. Chaque heure d’absence d’internet a un impact négatif sur la réputation des entreprises et du pays dans son ensemble. En outre, les entreprises subissent des pertes financières directes en raison de leur manque de capacité à mener des activités commerciales et à fournir des services complets. » Source : Tut.by.

Mercredi 12 août, 13h45 – La chaîne humaine formée par des femmes, vêtues en blanc et arborant des fleurs, à Minsk a été dispersée par la police. Néanmoins, ce rassemblement a été reproduit dans plusieurs villes du Bélarus, comme à Grodno, Jodino et Lida. Source : Tut.by et Belamova.

Mercredi 12 août, 11h30 – Dans la nuit du mardi 11 au mercredi 12, une nouvelle manifestation d’automobilistes a été organisée à Grodno, alors que le centre ville était verrouillé par les autorités. Les bataillons d’Omon ont chargé dans le cortège de voitures, brisant les vitres et tentant d’arrêter les automobilistes. Les forces de l’ordre ont frappé indifféremment les manifestants comme les civils qui se trouvaient là. Dans le déchaînement de coups, une petite fille de 5 ans, qui se trouvait dans une voiture avec ses parents, a été blessée. Elle et a dû passer la nuit à l’hôpital, tandis que son père était arrêté par la police. « Maman, est-ce qu’on a été attaqués par des bandits ? » a-t-elle demandé lors de son hospitalisation. Source : Tut.by.

Mercredi 12 août, 11h – 250 femmes bélarusses, vêtues de blanc et munies de fleurs, ont formé une chaîne humaine devant le marché de Komarovska, à Minsk. Elles protestent contre les violences et la répression du mouvement pacifique de contestation par les forces de l’ordre. Source : Nasha Niva.

Mercredi 12 août, 10h – Malgré le blocage d’internet dans tout le pays, l’opposition a tenté d’organiser de nouveaux rassemblements à Minsk, à partir de 19h, le mardi 11 août. La police a arrêté systématiquement les voitures convergeant vers le centre, allant jusqu’à brutalement sortir les conducteurs de leurs véhicules. Les bataillons d’Omon ont empêché tout attroupement de prendre de l’ampleur, notamment à Puškinskaja, point chaud des derniers jours de mobilisation. Dans différents quartiers, les forces de l’ordre ont patrouillé, incitant les habitants à se réfugier chez eux. Les Omons ont été filmés, à plusieurs reprises, en train de s’en prendre à de simples passants dans les quartiers résidentiels. La ville vit désormais dans un état de siège de facto. Dans les régions également, comme celles de Brest et Grodno, plusieurs vidéos attestent désormais la banalité de telles pratiques. À Niasvij, par exemple, petite ville de 15 000 habitants au sud-est de Minsk, une vidéo montre l’arrestation brutale d’un groupe de civils par les forces de l’ordre. Souces : Belsat et Nexta.

Mardi 11 août, 20h30 – « Le peuple du Bélarus mérite mieux ». C’est ainsi que s’exprime, dans un communiqué de presse, et par la voix du haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le Conseil européen. Josep Borrell, affirme également que l’élection présidentielle au Bélarus n’était « ni libre, ni équitable ». L’Europe dénonce un usage disproportionné de la force contre les manifestants et appelle à la libération immédiate des personnes arrêtées. L’Union annonce enfin une réévaluation de ses relations avec la Biélorussie et de possibles sanctions contre les responsables des violences.

Mardi 11 août, 19h – Veronika Tspekalo, l’épouse de l’ex-candidat à la présidence du Bélarus, et membre du triumvirat féminin qui a mené la campagne de l’opposition, vient de publier un message vidéo adressé à la communauté internationale.

« J’en appelle à la communauté internationale. S’il vous plaît, aidez-nous à arrêter le chaos au Bélarus. Aidez-nous à arrêter l’effusion de sang. Reconnaissez Svetlana Tikhanovskaïa comme seule présidente légalement élue. Aidez-nous à libérer les prisonniers politiques et à organiser des élections libres. Aidez le peuple bélarusse. Merci. »

https://www.facebook.com/573309870/videos/10158315832044871/

Mardi 11 août, 17h30 – La compagnie d’État Beltelecom, qui détient le monopole des communications au Bélarus, vient d’annoncer la mise en place d’un blocage complet d’internet sur tout le pays. Si l’État parvient à mettre en place un tel blocage, les VPN et proxy ne permettront plus aux Bélarusses de ruser avec les restrictions actuelles. Source : Tut.by et Belsat.

Mardi 11 août, 17h00 – Le président de la république de Lituanie, Gitanas Nausėda, appelle à son tour le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyden, à réunir au plus vite un sommet européen extraordinaire consacré à la détérioration de la situation au Bélarus. Plus tôt dans la journée, la proposition formulée hier en ce sens par la Pologne avait été écartée ; les journalistes polonais à Bruxelles rapportant que la démarche de Varsovie avait été considérée en coulisses comme inopportune au regard de la situation de l’état de droit en Pologne.

Mardi 11 août, 14h15 – À l’usine électrique Kozlov de Minsk, les ouvriers en grève ont présenté leurs revendications à la direction. Ils réclament :

1) La fin immédiate des violences perpétrées contre les civils non armés, qui ont le droit d’exprimer pacifiquement leur position politique ; 2) La fin des provocations pour justifier les actions des forces de sécurité ; 3) La libération des personnes détenues lors des dernières manifestations pacifiques ; 4) La réactivation de l’internet pour pour permettre la circulation et la vérification des informations. Source : Nexta et Khatïa 97.

Mardi 11 août, 13h50 – Selon le correspondant à Bruxelles du média polonais « RFM 24 », l’Union européenne aurait rejeté l’idée d’un sommet européen consacré au Bélarus, soumise hier par le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki.

Mardi 11 août, 12h45 – En marge des manifestations, de nombreux Bélarusses se rendent aux portes des commissariats de polices et des prisons locales, dans l’espoir de retrouver un de leurs proches, arrêté durant les rassemblements. Contactée par nos soins, Maria (prénom changé), mère de famille vivant à Minsk, nous dit chercher sa fille de 20 ans, depuis dimanche soir. Elle va de lieu de détention en lieu de détention dans les rues de Minsk, en essayant de ne pas se faire arrêter à son tour. D’après la police, 3000 personnes ont été arrêtées dans la nuit de dimanche à lundi (dont 1000 à Minsk), et 2000 dans la nuit de lundi à mardi. Source : Ministère de l’intérieur bélarusse.

Des Bélarusses viennent aux portes des prisons pour retrouver leur proches arrêtés. Sources : Radio Svoboda.

Mardi 11 août, 12h30 – Retenue plusieurs heures, hier, par les autorités bélarusses, l’opposante Svetlana Tikhanovskaya a été forcée d’enregistrer une vidéo où elle présente ses excuses et appelle la population à accepter les résultats de l’élection présidentielle. Elle est désormais réfugiée en Lituanie. Plusieurs internautes bélarusses soulignent la ressemblance troublante entre le cadre où la vidéo a été enregistrée et le bureau de la présidente de la Commission électorale centrale du Bélarus, Lidia Yermochina, où cette dernière a accordé plusieurs entretiens à la télévision.

Mardi 11 août, 12h – Hier, lundi 10 août, l’opposition a appelé à la grève générale dès le 11 août, pour protester contre le trucage du scrutin et la répression. Les travailleurs sont en grève dans au moins trois grandes usines dont, à Minsk, celles de Belyenergoset Proek et l’usine électrotechnique Kozlov. À Zhabinka, dans la région de Brest, des travailleurs de l’usine de sucre se mettent également en grève. Source : Nexta et Tut.by.

Mardi 11 août, 9h30 – À Minsk et dans les régions, de nombreux affrontements, parfois très violents, ont eu lieu entre les manifestants et les forces de l’ordre. L’escalade de la violence est attestée par le déploiement d’unités Alpha – groupes d’interventions du KGB bélarusse – contre la population et par l’usage de cocktails molotov, de pierres et la construction de barricades par les manifestants. Source : Tut.by et Belsat.

Mardi 11 août, 9h – Setlana Tikhanovskaïa a quitté le Bélarus pour se réfugier en Lituanie. Dans la journée du 10 août, elle s’était rendue à la Commission centrale des élections pour déposer une plainte. Elle avait été retenue pendant plusieurs heures dans le bâtiment, nourrissant les inquiétudes de son camp. Source : Belsat et Tut.by.

Lundi 10 août, 23h – Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Minsk, mais également dans les régions, à Brest, Zodzina, Babruisk, Mozyr, etc. À Minsk les automobilistes ont bloqué le périphérique, ainsi que plusieurs carrefours. La police fait feu avec des balles en caoutchouc et des grenades de désencerclement pour disperser les attroupements. Dans le secteur de la station de métro Puškinskaja, les affrontements sont particulièrement violents. Un conducteur de bus a été gravement blessé par une grenade. Source : Tut.by et Belsat.

Lundi 10 août, 20h15 – D’après plusieurs témoins sur place, les forces de l’ordre ont commencé à tirer des balles en caoutchouc sur les manifestants, dans la rue Kaĺvaryjskaja. Une journaliste de Naša Nіva est blessée. Source : Tut.by.

Lundi 10 août, 19h – Les forces de l’ordre bloquent le centre de Minsk. De nombreux véhicules blindés, des canons à eau et des fourgons de police se trouvent près du Palais des Sports et de la station de métro Kupalauskaya. Six stations de métro sont fermées. Les Omon et la police tentent d’empêcher les manifestants de se rendre à l’obélisque Minsk – Ville héros, où l’opposition a appelé à se rassembler. Source : Belsat et Tut.by.

Lundi 10 août, 18h – De source diplomatique, le ministère français des Affaires étrangères indique observer « avec inquiétude la violence qui a été opposée aux citoyens biélorusses sortis manifester après la clôture des bureaux de vote, et [appelle les autorités] à la plus grande retenue ».

Lundi 10 août, 16h – À l’Usine métallurgique bélarusse (BMZ) de Zhlobin, le travail a été suspendu dans plusieurs ateliers. En activité depuis 1984, la grande usine d’État compte plus de 11 000 employés. À la fin du mois de juillet, des groupes de travailleurs avaient déjà fait savoir qu’il pourraient se mettre en grève, en cas de falsification des résultats électoraux. Via des canaux Telegram, les employés de BMZ ont appelé à la solidarité des travailleurs. « Tous ceux qui le peuvent, venez soutenir! ». Sources : Ria Novosti et Moskovskij Komsomolec.

Travailleurs de BMZ à l’arrêt. Souce : Nexta.

Lundi 10 août, 15h – La présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyden, demande que les droits fondamentaux soient respectés au Bélarus et appelle les autorités à veiller à ce que les votes soient comptés et publiés avec exactitude.

A Berlin, Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, affirme que l’élection présidentielle n’a pas respecté les normes démocratiques minimales et condamne les nombreuses arrestations et la violence contre des manifestants pacifiques.

Lundi 10 août, 14h – Lors de ses dernières déclarations à presse, notamment à l’agence BelTA, Alexandre Loukachenko a commenté les derniers événements survenus au Belarus, dans la nuit du 9 au 10 août. « Je l’avais annoncé : le Maïdan n’aura pas lieu, peu importe la manière dont ils [les opposants] s’y prendraient. » Il a poursuivi en décrivant le mouvement de contestation au Belarus comme contrôlé par des « marionnettistes », parmi lesquels figurent la République tchèque, la Pologne et l’Ukraine. « Aujourd’hui, depuis la République tchèque, ils dirigent l’équipe de campagne [de la candidate Tikhanovskaïa]. » Il a également qualifié les candidats de l’opposition de « moutons ne comprenant rien ». Source : BelTA.

Lundi 10 août, 12h – Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur bélarusse confirme que les rassemblements et les protestations ont eu lieu dans 33 villes du pays. « Au total, environ 3 000 personnes ont été arrêtées pour avoir participé à des manifestations de masse non autorisées. » Le ministère estime qu’environ 1 000 personnes ont été arrêtées à Minsk, et 2 000 dans le reste du Bélarus. 50 personnes auraient été blessées dans ces affrontements (Source : BelTA).

Les rassemblements des protestants au Bélarus dans la nuit du 9 au 10 août. Source : BBC.

Lundi 10 août, 11h – Le président ukrainien Volodomyr Zelensky a publié, sur sa page Facebook, un message au sujet de la situation au Bélarus. « Le Bélarus doit, dans ses actions, respecter au maximum les normes démocratiques universellement reconnues dans le monde civilisé. Il doit essayer de garantir à son peuple ses droits et ses libertés dans leur intégralité. C’est la seule façon de préserver l’espoir d’une sortie de crise.
L’Ukraine, et moi-même, avons tout intérêt à ce que le Bélarus devienne un pays véritablement indépendant et démocratique, doté d’une économie forte et d’une société stable. Le Bélarus est notre voisin le plus proche et nous nous soucions donc de ce qui s’y passe et de ce qui arrivera à nos amis. »

Lundi 10 août, 10h30 – Le président du Conseil des ministres polonais, Mateusz Morawiecki, a demandé la convocation d’un sommet de l’Union européenne sur la situation au Belarus.

« La Pologne a une responsabilité vis à vis de ses voisins les plus proches. Par conséquent, le président du Conseil des ministres polonais, Mateusz Morawiecki a adressé une lettre à Charles Michel, président du Conseil européen, et à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, au sujet de la convocation d’un sommet extraordinaire sur les événements au Belarus », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

« Nous devons être solidaires avec les Bélarusses dans leur quête de liberté, » ajoute le communiqué (Source : TVN24).

Lundi 10 août, 10h – Le président russe Vladimir Poutine a félicité Loukachenko pour sa victoire à l’élection présidentielle. Selon le dirigeant russe, le développement des relations entre la Russie et la Biélorussie répond aux intérêts fondamentaux de ces deux peuples frères (Source : Agence Tass).

Lundi 10 août, 9h45 – Le président chinois Xi-Jinping a été le premier chef d’État à envoyer un message de félicitations au président bélarusse Alexandre Loukachenko.

“Au nom du gouvernement chinois, du peuple chinois et de moi-même, je voudrais exprimer mes félicitations et mes meilleures salutations. Je suis convaincu que sous votre direction, le Belarus atteindra certainement de nouveaux sommets dans la construction de l’État”, peut-on lire dans le message (Source : BelTA).

Lundi 10 août, 9h40 – Après une nuit de manifestations violemment réprimées à Minsk, et d’affrontements dans plusieurs villes du Belarus, le Centre des droits de l’Homme Viasna rapporte qu’un manifestant aurait perdu la vie. L’homme aurait été renversé par le conducteur d’un véhicule des forces de l’ordre, qui n’a pas hésité à rouler à travers la foule (Source : Tass et Reuters).

Lundi 10 août, 8h50 – Selon les résultats préliminaires de l’élection présidentielle au Bélarus, annoncés par la Commission électorale lundi matin, le président sortant Aleksandre Loukachenko a obtenu 80,23 % des voix, ne laissant que 9,9 % des suffrages à sa première rivale Svetlana Tikhanovskaïa. 5 798 908 personnes ont participé au voté, soit 84,23% des électeurs éligibles. Ces résultats contredisent nettement les remontées de différents bureaux de vote où la candidate Tikhanovskaïa s’est imposée. (Source : BelTA, l’Agence de presse d’État)

Lundi 10 août, 8h30 – La police anti-émeute OMON a été déployée en grand nombre pour disperser les manifestants pacifiques qui sont descendus dimanche soir dans les rues de Minsk, pour exprimer leur indignation face aux résultats du scrutin qu’ils estiment truqués. Les forces de police ont fait usage de gaz lacrymogènes, de coups de matraque, de tirs de balles en caoutchouc, de canons à eau et de grenades assourdissantes. Après minuit, la candidate Svetlana Tikhanovskaya, privée de l’internet dans son QG, a lancé un appel pour que la police cesse les violences. (Source : Belsat)

Dimanche 9 août, 23h – Des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Minsk, ainsi que dans des villes de province. Ils font face aux forces de l’ordre, policiers et bataillons d’Omon. Les automobilistes défilent en klaxonnant dans les rues qui sont encore accessibles. Dans certains secteurs, les forces de l’ordre et les manifestants se font face, presque en bataille rangée. La foule lance des pommes sur les policiers qui utilisent des grenades de désencerclement ou lacrymogènes. Sources : vidéos, contenu généré par les utilisateurs (CGU), relayées par Franak Viačorka.

Dimanche 9 août, 20h10 – Des rassemblements s’organisent déjà dans quelques villes comme Moguilev ou Baranovitchi, mais la police procède aussitôt à des arrestations.

Dimanche 9 août, 19h30. Témoignages collectés par notre correspondante, dans les rues de Minsk – « Je travaille dans le secteur des nouvelles technologies, c’est un monde à part, nous avons plus de libertés. Beaucoup de mes amis ont peur de perdre leur emploi, ce qui n’est pas mon cas » Alex, 25 ans.

« L’ambiance à Minsk, avec tous ces véhicules militaires, me fait très peur. Mais j’irai manifester ce soir, parce que c’est notre seule chance de nous exprimer ! » Anonyme

Dimanche 9 août, 19h15 – Le Laboratoire de Recherche Sociologique de la Jeunesse RSOO (BKMO), institut d’État, vient de rendre public un sondage effectué dans différents bureaux de vote. Il délivre le résultat suivant, déjà très contesté par l’opposition : Alexandre Loukachenko l’emporterait avec 79,7%, le vote « Contre tous » 9,2%, Svetlana Tikhanovskaïa 6,8%, Anna Kanopatskaïa 2,3%, Andreï Dmitriev 1,1%, Sergeï Cherechen 0,9%. Plusieurs voix de l’opposition dénoncent déjà l’improbabilité de la place de Svetlana Tikhanovskaïa, en troisième place seulement. Source : Dojd.

Dimanche 9 août, 18h40. Témoignage de notre correspondante à Minsk – « Les réseaux sociaux ne fonctionnent pas, à part Telegram, épisodiquement, mais l’accès à certains sites internet, même ceux de tyt.by ou RFE/RL, est difficile. Plus le temps passe, et moins il y a de réseaux. »

« On voit qu’il y a moins de monde que d’habitude dans les restaurants, les cafés, les magasins, cet après-midi. »

« Beaucoup de gens portent un bracelet blanc [en témoignage de soutien à l’opposition] – en caoutchouc, en ruban fin ou gros grain, en cuir, en gaze, en perles, en macramé, j’ai vu de tout. Il y en a aussi sur les antennes des voitures et dans les cheveux des filles. Des familles entières sont habillées tout en blanc ou alors le haut blanc et le bas rouge, couleurs du Bélarus indépendant. »

Dimanche 9 août, 18h40. Témoignages collectés par notre correspondante, dans les rues de Minsk – « J’admire le courage de Svetlana Tsikhanovskaïa ! Je l’aime beaucoup, c’est une femme simple, pas une politicienne. Moi, je ne suis pas courageuse, j’ai une entreprise qui marche bien, et j’ai peur de la perdre si je critique le pouvoir. » Ala, 40 ans.

« Je veux du changement, peu importe d’où il vient. Je n’en peux plus d’Alexandre Loukachenko. Je ne pense pas que nous pourrions avoir un président pire que lui. » Loudmilla, 57 ans.

Dimanche 9 août, 18h – Le verrouillage du centre de Minsk, par les forces de police, se poursuit. Tout le quartier du Palais de la République est désormais bloqué. Ces rues et les parcs alentours avaient été le théâtre de protestations et de manifestations durant l’élection présidentielle de 2010.

Dimanche 9 août, 17h45 – Dans de nombreux bureaux de vote à Minsk, il y encore des files d’attente très étendues, longues de plus d’un kilomètre dans certains cas. Des observateurs indépendants affirment que, dans plusieurs bureaux, le taux de participation a déjà dépassé 100%. De nombreuses fraudes ont été signalées. Source : Tut.by.

Dimanche 9 août, 17h – Des photos et des informations circulant sur différents canaux Telegram rapportent que la police et les bataillons d’Omon sont en train de bloquer l’accès à plusieurs lieux du centre de Minsk, comme la Place de l’indépendance ou la Place d’octobre.

Dimanche 9 août, 15h25 – Le site d’information Tut.by vient de diffuser plusieurs clichés montrant 7 autobus remplis de bataillons de la police anti-émeute (Omon), équipés de boucliers, dans la rue Yakub Kolas, dans les quartiers nord-est de Minsk. Interrogés sur la raison de leur présence, ils ont répondu qu’ils étaient là pour disperser les manifestants. Source : Tut.by.

Dimanche 9 août, 14h51 – D’après le journaliste bélarusse Franak Viačorka, « de facto, l’état d’urgence a été instauré à Minsk. Les places centrales et les bâtiments administratifs sont bloquées. La police et les soldats sont partout. »

Dimanche 9 août, 14h30 – Des troupes et des blindés continuent d’affluer vers Minsk. Plusieurs grands axes sont déjà fermés par l’armée. Sources : tut.by, Nexta et Belsat.

Dimanche 9 août, 14h – Le chef de la Commission Électorale Centrale bélarusse a déclaré qu’à 14h00 le taux de participation dans le pays était de plus de 65%. La Commission Électorale avance également que ce fort taux de participation est dû au grand nombre de votes anticipés ayant eu lieu dans la semaine.

Dimanche 9 août, 14h – Trois journalistes du media russe indépendant Dojd ont été arrêtés à Minsk, en pleine rue. Dans les jours précédents l’élection, le Bélarus n’a délivré que très peu d’accréditations aux journalistes présents dans le pays, rendant possible toute une série d’arrestations arbitraires. Source : Dojd et Belsat.

Dimanche 9 août, 14h – Veronika Tsepkalo, la représentante de l’équipe de campagne de Svetlana Tsikhanovskaïa, a quitté la Biélorussie. Source : Tut.by.

Dimanche 9 août – D’après l’ONG Pravo Vibora (Le droit de choisir), plus de 30 observateurs indépendants du scrutin auraient été arrêtés par les autorités bélarusses.

Dimanche 9 août, 12h30 – Le chef de la Commission Électorale Centrale bélarusse a déclaré qu’à 12h00 le taux de participation dans le pays était de plus de 54%. « Les élections dans le pays ont eu lieu », a déclaré Lydia Ermoshina, présidente de la Commission (Source : tut.by). Des journalistes et des membres de l’opposition craignent que les autorités se servent de ces chiffres pour fermer de manière anticipative les bureaux de vote, voire déclarer l’état d’urgence.

Dimanche 9 août, 12h – Plusieurs témoins font état de falsifications flagrantes du processus électoral. La gardienne de l’école de Minsk numéro 204 a par exemple déclaré avoir compté chaque électeur entré dans le bureau de vote et que ce chiffre était 4 fois inférieur à celui donné par les assesseurs. Une vidéo, pour le moins cocasse, montre une femme sortir d’un bureau de vote par la fenêtre, à l’aide une échelle tenue par la police. Elle tient vraisemblablement des bulletins de vote retirés des urnes.

Dimanche 9 août, 10h15 – Internet est ralenti ou coupé dans plusieurs villes bélarusses, rapporte le journaliste Franak Viačorka sur Twitter.

Dimanche 9 août, 9h50 – Sept personnes de l’équipe de campagne de Svetlana Tsikhanovskaïa ont été arrêtées hier ou aujourd’hui. (Source : tut.by)

Dimanche 9 août, 9h – L’armée prend part à la surveillance des rues de Minsk, ainsi qu’au contrôle de véhicules entrant dans la ville. (Source : Hanna Liubakova).

Samedi 8 août – Le dispositif policier à Minsk, déjà préalablement renforcé, s’est vu affermi par l’arrivée d’unités de l’armée, notamment de nombreux véhicules blindés. (Source : tut.by)

Samedi 8 août, 22h – La candidate de l’opposition, Sveatlana Tsikhanouskaïa, a fui son appartement, après avoir repéré des agents du gouvernement devant son immeuble. (Source : tut.by.)

Samedi 8 août – Des centaines de voitures klaxonnent dans le centre de Minsk (ainsi que dans les régions). Des piétons font le signe de la victoire. La police anti-émeute (Omon) a procédé a de nombreuses arrestations en pleine rue. Source : Tut.by.

Samedi 8 août – Un enregistrement sonore révèle une leçon de fraude donnée aux assesseurs des commissions électorales bélarusses. Les voies comptabilisées doivent correspondre à des chiffres donnés d’avance. On attribue déjà 67% des voix en faveur de Loukachenko, et seulement 7% pour Svetlana Tikhanovskaïa. (Source : Tut.by et Belsat).

Vendredi 7 août – À Minsk, alors qu’un rassemblement de l’opposante et candidate à la présidentielle Svetlana Tsikhanovskaïa était annulé, deux DJs Bélarusses ont fait prendre un tournant inattendu à un concert organisé par les autorités.

Au Belarus, deux DJs détournent un concert des autorités

 

La folle campagne électorale bélarusse [Dossier]

Au Belarus, de Minsk à Grodno, en passant par Brest et Vitebsk, l’opposition s’organise et se rassemble pour affirmer son soutien aux candidates à l’élection présidentielle. Des manifestations à l’ampleur inédite se succèdent. Evgueni Kazakov, un manifestant, et Hanna Liubakova, journaliste à Outriders, nous racontent ces rassemblements où les Bélarusses rêvent d’une autre vie politique.

À Minsk, Grodno, Brest ou Vitebsk, les Bélarusses se rassemblent et se retrouvent

Témoignage de Sveta, une architecte bélarusse de vingt-cinq ans, qui s’est engagée pour Viktor Babariko, le candidat à la présidentielle détenu depuis le 18 juin et dont la candidature a été rejetée par la commission électorale.

Sveta, militante pour des élections libres dans le Bélarus de Loukachenko

Fait marquant dans cette campagne électorale : la mobilisation en faveur des candidats de l’opposition n’a pas été l’apanage de la capitale. Dans plusieurs villes du Belarus, les citoyens se sont rassemblés pour réclamer des élections justes, comme par exemple à Grodno.

À Grodno, au Bélarus, « nous sommes fatigués d’avoir peur »

Un moment clé de la campagne s’est joué autour des stands de signature des soutiens aux candidats à l’élection présidentielle. Les premiers rassemblements ainsi que les chaînes humaines, dont les images ont tant circulé, se sont formés autour de ces stands.

Loukachenko acculé : des élections pas comme les autres au Bélarus

Moscou regarde de très près ces élections présidentielles. Notre entretien avec Ekaterina Pierson-Lyzhina sur la relation complexe entre la Russie et le Belarus.

Ekaterina Pierson-Lyzhina : « Le Kremlin veut s’assurer de la loyauté du Bélarus même en cas de changement de leadership »

Diversifier pour mieux régner. La stratégie énergétique de Loukachenko.

Quelles sont nos sources ?

Nous nous appuyons sur les informations transmises par plusieurs contacts sur les lieux, sur des confrères journalistes à Minsk, ainsi que sur des médias bélarusses jugés fiables, comme Tut.by, site d’information et de service indépendant en langue russe, au Belarus.

Photo en Une : Nasha Niva