Accusé de plagiat, le président du parlement slovaque sauve son poste

Boris Kollár se trouve pris dans la tourmente politico-médiatique mais a pu échapper à un vote de défiance du parlement mardi.

La coalition gouvernementale tangue fortement depuis que des accusations ont été portées à l’encontre de Boris Kollár, le chef du parti Nous sommes une famille (Sme Rodina) et président du parlement. Il aurait plagié son travail de mémoire qui a sanctionné une maîtrise à l’Université. 

Mardi, un vote de défiance était organisé par le parlement. Sur les 150 députés que compte le Conseil national slovaque, 76 députés ont pris part au vote ; 71 votes étaient valides ; 5 ont voté pour l’éviction ; 46 ont voté contre ; 20 se sont abstenus.

Les députés des partis de la coalition Liberté et Solidarité (SaS) et Pour le Peuple (Za Ludi, qui l’avaient appelé à démissionner, n’ont pas pris part au vote. Le parti OLaNO du premier ministre Igor Matovic s’était prononcé pour le maintien de Boris Kollár mais sans donner de consignes à ses députés.

Si M. Kollár avait été contraint à la démission ou destitué par le vote du parlement, son parti Sme Rodina aurait quitté la coalition gouvernementale qui aurait ainsi perdu sa majorité constitutionnelle mais aurait pu se maintenir, avec 78 députés (contre 95 à l’heure actuelle) sur 150.

Vendredi, quelques deux cents personnes ont manifesté sur la place SNP à Bratislava pour exiger son retrait de la politique.

Igor Matovič s’est dit prêt à légiférer pour que tous les diplômes fassent l’objet d’une vérification de façon rétroactive. Robert Fico du Smer-SD s’est érigé contre une telle perspective en déclarant : « C’est impossible, c’est impoli, c’est inconstitutionnel, c’est rétroactif et ça doit être rejeté ».

Le plagiat de travaux universitaires est un phénomène répandu en Europe centrale et Boris Kollár n’est pas le premier politicien à être accusé de tricherie.

Un président de la République hongroise lui-même en a fait les frais. L’ancien champion olympique d’escrime Pál Schmitt a dû démissionner en 2012, accusé d’avoir plagié les travaux de Nikolaï Georgiev pour rédiger sa thèse de doctorat consacrée au programme des Jeux Olympiques en 1992.

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