Alors que de nombreuses voix du Parti populaire européen demandent l’exclusion du Fidesz de Viktor Orbán, plusieurs ténors de la droite slovène ont rappelé leur soutien au premier ministre hongrois. A deux jours de la décision de l’assemblée politique du PPE, le principal parti d’opposition de Slovénie, le SDS de Janez Janša, menace même de quitter la formation européenne si son allié hongrois en était écarté.
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Cet article a été publié ce jour dans Le Courrier des Balkans. |
Ljubljana, correspondance – Alors que la brouille est consommée entre le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et Viktor Orbán, le Fidesz est désormais sous la menace d’être exclu du Parti populaire européen (PPE), mais cette option ne fait pas l’unanimité parmi les partis membres.
Ainsi, le Parti démocratique slovène (SDS), de Janez Janša, principale force d’opposition, qui vient d’être condamné en justice pour avoir souscrit des emprunts irréguliers auprès de créanciers étrangers, a offert son plein soutien à son homologue hongrois. Le SDS considère qu’une exclusion du Fidesz affaiblirait toute la droite européenne. Dans un entretien avec EURACTIV Croatie, l’ancien Premier ministre Janez Janša, assure « qu’en réalité, c’est Juncker qui a initié le conflit. En tant que président de la Commission, il ne devrait pas s’immiscer dans la politique des partis [membres du PPE] ». Janša a officiellement annoncé que le SDS voterait contre l’exclusion du Fidesz.
« Nous n’aurions absolument plus rien à faire dans une alliance qui exclurait Orbán ou qui le pousserait vers la porte de sortie »
« Nous n’aurions absolument plus rien à faire dans une alliance qui exclurait Orbán ou qui le pousserait vers la porte de sortie », a également déclaré le député Branko Grims, cacique du parti, à Demokracija, un journal affilié au SDS. Ce dernier a indiqué que son parti serait prêt à chercher une alternative politique, de concert avec le Fidesz. « Le groupe de Visegrád nourrit sa propre vision. À mon avis, celle-ci est la seule base saine pour construire l’avenir à long terme de l’Union européenne. » Et de poursuivre : « L’UE, telle que l’imagine le globaliste Macron, qui soutient la violence contre les invalides à coups de gaz lacrymogène, qui impose le multiculturalisme et le marxisme culturel LBTQP [sic], n’a aucun avenir. »
Le petit Parti populaire slovène (SLS), également membre du PPE, s’est aussi déclaré contre une exclusion, tout en appelant à l’apaisement des passions et au dialogue. « Sur la base de nos propres expériences, nous savons bien que les expulsions n’apportent rien de bon. Nous croyons en la force du dialogue », a déclaré le député européen Franc Bogovič.
Seul le parti chrétien-démocrate Nouvelle Slovénie (NSi), lui aussi membre du PPE, a fait part de son indignation. « Il n’est pas acceptable que Viktor Orbán se soit permis de traîner Juncker dans la boue, et le PPE avec lui », a déclaré sa tête de liste aux élections européennes, Ljudmila Novak. « Restera-t-il ou non dans le PPE, la réponse ne dépend que de lui. » Le président du parti, Matej Tonin, a proposé le « gel » de l’adhésion du Fidesz.
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