À Budapest, l’heure n’est pas encore au confinement

Dans la capitale hongroise, la vie a considérablement ralenti cette semaine, mais elle ne s’est pas arrêtée. Des mesures ont été prises contre l’épidémie de coronavirus qui pointe, mais les Budapestois ne sont pas encore confinés chez eux. Diaporama.

À l’heure où à Paris, Marseille, Prague ou Varsovie les populations sont tenues de rester confinées chez elle outre les déplacements nécessaires, la vie se poursuit à Budapest. Bien sûr, la chape de plomb commence à peser lourd au-dessus de la ville et la vie s’est considérablement ralentie.

Les portes des écoles sont restées closes lundi matin, les frontières du pays ont été bouclées, les commerces non-essentiels tels que les bars et restaurants doivent fermer leurs portes à 15h chaque jour. Il ne reste plus beaucoup de touristes étrangers dans la ville… Dans les arrondissements touristiques de Belváros, dans le 7e surtout, le silence est saisissant !

Mais si les Hongrois sont invités par les autorités, à rester chez eux – avec plus ou moins d’insistance et de conviction – ils ne sont pas assignés à résidence pour autant. Et avec le superbe soleil printanier et les 21° enregistrés mercredi, difficile de résister à la tentation de sortir prendre l’air.

Des jeunes font leur footing dans les parcs de la ville ; Des retraités aussi se risquent dehors, mais souvent avec un masque sur le visage. Certains commerces se sont adaptés et ont placé des lignes au sol pour faire respecter les distances entre les clients qui patientent à la caisse.

A Lidl et Aldi, des étals entiers ont été dévalisés, surtout ceux des produits alimentaires de base, la farine, les pâtes… Le prix des fruits et légumes s’est envolé dans les petites échoppes, +50 % sur certains aliments ! La peur de la pénurie est prégnante et on croise dans la rue des personnes les bras bien chargés, parfois de papier toilette. Les mères de familles de tel quartier s’alarment sur leur groupe facebook qu’il n’est plus possible de trouver des couches pour bébés, vite se précipiter à DM ou Rossmann !

N’ayant pas confiance dans les autorités pour juguler l’épidémie qui pointe, la grande majorité des citoyens comptent sur eux-mêmes pour traverser cette période difficile sans encombre et limitent donc leurs sorties au maximum. Mais pas tous encore. A ce jour, on dénombre quelques dizaines de personnes infectées par le covid-19 (mais peu de tests ont été réalisés) et une personne est décédée.

La place Ferenc, dans le 9e arrondissement, est loin d’être désertée.
Quelques promeneurs et joggeurs se défoulent, des jeunes boivent des verres en terrasse.
Les parcs pour enfants et les jardins publics ont été fermés su ordre du maire de Budapest.
Le tram 2 roule quasi à vide.
Sur le pont de la Liberté.
Pas de bateaux touristiques en vue.
Étonnamment, la grande halle au bord du Danube n’a pas fermé ses portes.
Il n’y a pas foule de touristes à accueillir.
Deux jeunes touristes asiatiques embarquent pour l’aéroport, masque sur le visage.
La route de l’aéroport est bien moins chargée que d’ordinaire, surtout en taxis.
Dans les 8e et 9e arrondissements, plusieurs chantiers sont encore en cours et les ouvriers, souvent roms ou étrangers, travaillent encore.
On prend ses précautions avant d’aller acheter ses médicaments, sur üllői út.
Sur le campus Ludovika, les canards ne s’en font pas. Leur population a déjà laissé des plumes lors de la grippe aviaire il y a deux ans.
Corentin Léotard

Rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale

Journaliste, correspondant basé à Budapest pour plusieurs journaux francophones (La Libre Belgique, Ouest France, Mediapart).

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