Le Premier ministre hongrois ne serait pas sur un siège éjectable au sein du Parti Populaire Européen, selon le Népszabadság.
Viktor Orbán séduit les nationalistes de tous poils en Europe. Du FPÖ autrichien au Vlaams Belang belge en passant par le Front National français. Mais de fait, le Fidesz ne siège pas au parlement européen au sein du groupe « Europe des nations et des libertés », mais bien avec le Parti Populaire Européen (PPE).
Et selon le quotidien de centre-gauche hongrois, le Népszabadság, cela n’est pas prêt de changer, malgré les vives tensions que le leader hongrois suscite dans sa famille politique européenne. Une source anonyme qualifiée de « haut rang à Bruxelles », explique ainsi que l’expulsion du Fidesz n’est pas à l’ordre du jour.
« Un Européen de cœur et d’âme »
« L’enfant terrible du PPE », selon les mots du président du parti, le Français Joseph Daul, garde donc encore du crédit dans les rangs de la droite conservatrice « classique ». D’ailleurs, l’ancien chancelier Helmut Kohl, son protecteur de toujours et père spirituel, lui a témoigné son soutien en le recevant chez lui au début du mois d’avril et en déclarant au journal Bild voir en lui « un Européen de cœur et d’âme ».
Plus récemment, le candidat à la primaire de droite Nicolas Sarkozy a fait de même, au détour d’une passe d’armes avec le président François Hollande : « A ma connaissance, il a toujours respecté le verdict des urnes, puisqu’il a gagné à trois reprises et été battu à une, ce qui n’est pas la marque d’une dictature ».
« Les populistes sont déjà parmi nous »
Viktor Orbán créé pourtant des remous. Le 4 avril, le président du Conseil européen Donald Tusk avait jeté un froid sur le congrès du PPE en mettant en garde ses partenaires contre les populistes anti-européens et « ceux qui remettent en question les fondements de la démocratie libérale. Ils sont déjà parmi nous, vous les trouverez dans nos rangs ».
Quelques jours plus tard, le 13 avril, les onze eurodéputés hongrois du Fidesz osaient défier leurs collègues du PPE en votant contre une résolution du Parlement européen condamnant le gouvernement polonais pour ses récentes mesures qualifiées d’antidémocratiques.
Ce lundi, lors de la célébration du 40è anniversaire du PPE au Luxembourg, à laquelle était présent Viktor Orbán, Manfred Weber, le président du groupe PPE (et membre de l’Union chrétienne-sociale bavaroise, CSU), a mis en garde contre la montée des forces populistes en Europe : « L’Europe est sur la défensive. Aujourd’hui, ceux qui ont des réponses simples et fausses remportent les élections. Nous devons les défier. Bien sûr, tout le monde doit apporter ses concepts nationaux et se battre pour eux. Mais en même temps, nous devons mettre fin aux divisions nationales et à l’incitation à la haine ».
Viktor Orbán s’est-il aussi senti visé par ce discours sans doute adressé en premier lieu au FPÖ autrichien qui a presque raflé la présidence du pays au mois de mai ?
Sources : Euractiv, PPE, Népszabadság, BFMTV.com.
Photo : wikimédia commons.