Viktor Orbán crie victoire, sa politique du fer barbelé a, selon lui, triomphé en Europe

Le Premier ministre Viktor Orbán a déclaré que la position de la Hongrie contre la migration illégale est devenue l’approche généralement acceptée en Europe. L’Union européenne fait bloc derrière la Grèce pour empêcher des milliers de réfugiés de quitter la Turquie.

Le temps est loin où les Hongrois étaient insultés pour avoir protégé leurs frontières, s’est réjoui le Premier ministre Orbán à Prague. « Nous faisons notre travail et ce travail parle de lui-même », a-t-il déclaré, mercredi en marge d’un sommet du groupe de Visegrád à Prague.

Selon Viktor Orbán, la position de la Hongrie contre la migration illégale est devenue l’approche généralement acceptée en Europe. « [Notre politique] désormais bien connue dans toute la communauté européenne [a été] un succès ».

Il a déclaré avoir conseillé à chaque pays de l’Union européenne de mener la politique hongroise de 2015, année où la Hongrie avait dressé une barrière physique pour barrer la route aux exilés remontant les Balkans et cherchant à rejoindre l’Europe du nord et de l’ouest.

« N’allez pas à la frontière [gréco-turque]. La frontière n’est pas ouverte », a prévenu le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires extérieures, Josep Borrell, vendredi 6 mars, à Zagreb. Une semaine plus tôt, le président turc Recep Erdogan a décidé de laisser passer des réfugiés sur son sol vers l’Union européenne et des milliers d’entre eux se trouvent aujourd’hui bloqués au pied de la frontière de l’UE.

De fait, les critiques contre Budapest, très vives après l’érection de la clôture « anti-migrants » en septembre 2015, se sont tues ou ont tout au moins été mises en sourdine depuis. Au mois de juin 2018, la chancelière allemande avait adopté un ton très conciliant avec le dirigeant hongrois et défendu la politique migratoire hongroise. « La Hongrie a une frontière européenne avec la Serbie, c’est pourquoi, d’une certaine façon, elle fait le travail pour nous », avait estimé Angela Merkel. Viktor Orbán, avait aussi été reçu pour la première fois à l’Élysée par Emmanuel Macron, au mois d’octobre dernier, deux jours avant les élections municipales en Hongrie.

La Hongrie en dernier rempart

Commentant la pression humaine qui s’exerce sur la frontière turco-grecque après la décision du président turc Erdogan d’ouvrir de ne plus retenir les réfugiés sur son sol, Viktor Orbán a une nouvelle fois présenté la Hongrie comme le dernier rempart de l’Occident face au flux de migrants en provenance du Moyen-Orient et d’Asie, qu’il a nommé à plusieurs reprises par le passé une « invasion musulmane ».

« Même si la tentative de la Grèce de retenir les migrants réussit, nous ne devons pas oublier les 130 000 personnes qui se trouvent déjà au nord de la frontière grecque et qui veulent obtenir en Europe », a-t-il ajouté, en référence aux exilés coincés dans les Balkans transformés en cul-de-sac, les frontières hongroise et croate étant fermées à double-tour.

« Ils doivent être arrêtés aux frontières qui viennent après la Grèce », a déclaré le Premier ministre. Pour cela, la Hongrie a proposé son aide à la Macédoine et à la Serbie pour protéger leurs frontières. S’il le faut, la Hongrie formera la dernière barrière, a-t-il assuré.

« Nous devons nous préparer à des flux de migrants, nous devons nous préparer à des attaques de masse régulières contre la barrière de la frontière hongroise », avait déclaré Viktor Orbán vendredi 28 février sur Kossuth Rádio. Prenant prétexte de l’épidémie de coronavirus, la Hongrie a fermé ses zones de transit, suspendant par conséquent sine die toute admission de demandeurs d’asile.

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