Le parti nationaliste et conservateur Fidesz a remporté une large victoire dimanche en Hongrie. Son chef, le Premier ministre sortant Viktor Orbán, sera reconduit à la tête du pays pour quatre années. Il gouvernera probablement avec la « super-majorité » constitutionnelle.
Pas un résultat n’a filtré avant l’annonce des premiers résultats partiels de la Commission électorale, dimanche soir aux alentours de 23h. Dans le camp du Fidesz, réuni à la Bálna au bord du Danube à Budapest, les visages étaient fermés. En effet, la participation en très nette hausse par rapport au scrutin de 2014 – 69,5% contre 61,7% – devait profiter aux partis d’opposition, de l’avis quasi général des analystes politiques. Les jours précédents, les bruits de couloir faisaient état d’une grande nervosité dans les rangs de la droite, leur déroute inattendue de 2002 contre le Parti socialiste étant encore dans les têtes.
Et puis les premiers résultats ont commencé à tomber…et la carte du pays s’est rapidement couverte d’orange, la couleur du Fidesz, les circonscriptions tombant une à une dans l’escarcelle du pouvoir, à quelques exceptions près à Budapest, Szeged et Pécs.

Sur la liste nationale, le Fidesz remporte presque la majorité absolue, avec 48,9% des voix, selon des résultats presque définitifs (il faudra attendre quelques jours pour que les bulletins dans les ambassades soient décomptés). C’est ainsi que le Fidesz et son allié le parti démocrate-chrétien KDNP devraient décrocher 133 des 199 sièges du parlement et ainsi s’adjuger à nouveau une majorité constitutionnelle qui lui donnera les pleins pouvoirs ces quatre prochaines années.
Jobbik, solide deuxième devant la gauche
Comme annoncé, c’est le Jobbik qui arrive en seconde position avec 19,3% des voix. Son président Gábor Vona a toutefois annoncé dès ce dimanche soir qu’il remettra sa démission dès ce lundi, car il s’était fixé l’objectif de renverser le Fidesz.
La coalition du Parti socialiste (MSzP) et du parti écologiste Dialogue (Parbeszéd) est arrivée troisième comme attendu, mais avec un score très inférieur à ses attentes, obtenant seulement 12,2% des suffrages. Le parti centriste Une autre politique est possible (LMP) et le parti libéral de la Coalition démocratique (DK) siégeront aussi dans la prochaine assemblée, ayant réussi à dépasser le seuil des 5%, avec respectivement 6,9% et 5,5%. En revanche, Momentum, Együtt et le Chien à deux queues MKKP sont nettement sous le seuil parlementaire.
