János Lázár, ministre de Viktor Orbán, s’est servi de la capitale de l’Autriche pour illustrer le risque de remplacement des populations blanches et chrétiennes qui pèse, selon le Fidesz, sur la Hongrie.
Après le Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’Homme plus tôt dans la semaine, c’est au tour de la capitale autrichienne de protester contre le gouvernement hongrois. La section viennoise du parti socialiste autrichien (SPÖ) qui dirige la ville a exigé des « excuses immédiates » de János Lázár, ministre hongrois de la Chancellerie, dénonçant un procédé « raciste et xénophobe ».
Que lui est-il reproché ? Une vidéo produite par le gouvernement hongrois et postée mardi sur ses réseaux sociaux montre le bras droit de Viktor Orbán en immersion dans le quartier viennois de Favoriten. A la façon d’un Bernard de la Villardière sur M6, János Lázár décrit un quartier déserté par « les Autrichiens blancs et chrétiens » et où « les immigrants ont pris le contrôle ». L’homme du Fidesz affirme que des écoles à Vienne ne comptent plus d’enfants blancs, que les rues sont plus sales, le quartier plus pauvre et la criminalité plus forte qu’avant l’arrivée de populations immigrées.
« C’est peut-être à cela que ressemblera Budapest dans vingt ans si les partis d’opposition laissent entrer les migrants en Hongrie. Une nouvelle ville naîtra dans la ville, et ces migrants décideront de la vie de la communauté locale », met en garde le politicien. Facebook a fait retirer la vidéo pour infraction à sa charte communautaire et M. Lázár a dénoncé une atteinte à la liberté d’expression.
C’est la seconde fois cette semaine que le Fidesz fait l’objet d’accusations de racisme. En effet, mardi 6 mars, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a écrit que « la rhétorique raciale de M. Orbán est de plus en plus délirante ».