Quelques centaines de personnes se sont jointes au défilé de la Roma pride, samedi dans la capitale de la Hongrie.
Cette troisième marche, entre Madách tér et la place Jean Paul II, a été organisée par le Roma Community Network et la Fondation Roma Veritas.
Un des slogans de la manifestation : « Ce n’est pas aux autres de nous dire qui nous sommes ». Une partie de la petite élite intellectuelle rom hongroise considère en effet qu’une meilleure intégration sociale et économique de la minorité Rom en Hongrie passe par son affirmation identitaire.
Béla Lakatos, maire de Ács (département de Komárom), a critiqué le traitement réservé aux migrants par le gouvernement hongrois. Celui-ci a quitté le Fidesz (au pouvoir) un mois plus tôt, lorsque le premier ministre Orban avait justifié l’incapacité du pays à accueillir des réfugiés par le fait que les Hongrois ont déjà sur le dos le fardeau représenté par les Roms (sic). Une considération raciste qui avait marqué une rupture avec le discours jusque-là relativement bienveillant d’Orban vis-à-vis des citoyens hongrois roms :
« Nous vivons avec quelques centaines de milliers de Roms. C’est ce dont nous avons hérité […] et c’est à nous de vivre avec, mais nous ne demandons pas à qui que ce soit pour autant – et surtout pas à l’Ouest – de vivre eux aussi avec une large population rom ».
L’année précédente, l’activiste à la tête du Roma Civil Rights Movement, Aladar Horvath, avait affirmé que la situation des Roms s’est encore détériorée en Hongrie au cours des trois dernières années. Les Roms de Hongrie ont, selon lui, été « séparés de la nation majoritaire » sur « une base ethnique et sociale ».
La population est coutumière de ces manifestations. Déjà en 1998-99, leur représentant avait été invité à la TV hongroise afin d’expliquer leur projet de démarche au parlement de Strasbourg, et le journaliste malicieusement et humoristiquement leur avait demandé quand ils comptaient partir.. De fait, les roms de Hongrie sont estimés à près de 10% de la population, et leur place est stable. Ils sont à la fois sédentarisés, et ont été l’objet déjà du temps du communisme de multiples programmes d’intégration. Ils ont trouvé une place entière dans le système scolaire et sur le marché de l’emploi hongrois, Si ils sont très représentés dans le monde du show biz hongrois, dans le ferraillage, notamment, vous pouvez rencontrer à Budapest aussi bien un policier Rom, qu’un employé de banque etc…car dans l’esprit du nationalisme hongrois il n’y a qu’un peuple , qu’une langue. Je dirai, que l’ostracisme a été souvent fait au sein des familles non rom, par des attitudes, des non dits. Mais avec l’explosion des familles traditionnelles, les mélanges commencent à opérer, quand de l’autre côté, la communauté le permet, car…Cependant, ces descendants d’esclaves indiens importés par les ottomans lors de leur occupation du pays, gardent une attache communautaire très forte, comportement exclusif que l’on retrouve dans d’autre communautés similaires de part le monde, et ce type de manifestation est plus un ralliement, une respiration identitaire, face aux tentations de ceux parmi eux qui trouveraient finalement une vie simplement magyar suffisante et plus spécifiquement rom