Un coup de pouce pour les créditeurs en devises étrangères

Le ministre désigné de l’Economie György Matolcsy a annoncé que le nouveau gouvernement Fidesz viendra en aide aux Hongrois endettés en devises étrangères, pour convertir leurs prêts dans la devise nationale, le Forint. Pour cela, il compte mettre en place un fonds national.

La mesure serait de grande ampleur, car on estime que quelque 1,5 million de Hongrois ont contracté ces dernières années un crédit en devises étrangères, en cours de remboursement, et selon le ministre de l’économie, « la dette en devises des Hongrois se chiffre à 24 milliards de forints (87,6 millions d’euros) avec des intérêts d’un montant de 1,254 milliard de forints ».

La plupart de ces crédits ont été contractés en Francs suisses, en raison de taux d’intérêts nettement plus avantageux que ceux en Forints, mais l’effondrement de la devise hongroise par rapport au Franc suisse en 2008 a rendu leur remboursement très délicat pour les Hongrois qui perçoivent encore leur salaire en Forints.

Sans donner plus de détails quant au fonctionnement de ce fonds, le ministre György Matolcsy a déclaré sur la chaîne de télévision privée HírTV que « grâce à un fonds de l’Etat, les créditeurs hongrois en difficulté pourront convertir leur dette en devises étrangères en une dette basée sur des forints ».

Le président de la banque centrale hongroise András Simor, sur un siège éjectable depuis le changement de majorité au parlement en avril dernier, met en garde que cette mesure – la conversion des crédits en devises en crédits en forints – pourrait se chiffrer pour l’Etat à plusieurs centaines de milliards de forints.

L’endettement en Franc suisse est très lourd : on estime que près de 90% des hypothèques du pays sont libellées en Franc Suisse depuis 2006 et que 45% de l’ensemble du marché des crédits immobiliers et 40% de l’ensemble des crédits à la consommation hongrois sont exprimés en franc suisse.

Cette situation n’est pas typiquement hongroise. En Europe centrale, la Roumanie, la Croatie et, dans une moindre mesure, la Slovaquie et la République Tchèque ont aussi fait le choix de s’endetter en Francs suisses.

1 Comment
  1. Entre ceux qui profitaient de la corruption, et ceux qui tentaient d’améliorer leurs conditions de vie et d’avenir, en acquérant un logement à crédit, il y a tout un monde.

    Si le nouveau gouvernement pouvait soutenir les « courageux », ce serait un bon changement de régime politique.

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