Le célèbre parti satirique hongrois a récemment mené une de ses campagnes de peinture urbaine à Kaposvár pour protester contre une interdiction prise par la municipalité.
Si les affiches parodiques du Parti Hongrois du Chien à Deux Queues (MKKP) contre la consultation nationale intitulée « arrêtons Bruxelles » fleurissent sur les murs, les panneaux d’affichage et les abribus de nombreuses villes hongroises, c’est l’une des autres formes d’expressions prisées par l’organisation, à savoir la peinture multicolore des fissures sur les trottoirs et les allées goudronnées [1]Selon l’explication donnée par un membre du MKKP à un journaliste de 24.hu, ces peintures multicolores auraient pour but d’empêcher les ours gris de se dissimuler dans le paysage urbain et d’attaquer les gens., qui a fait parler d’elle durant le mois d’avril à Kaposvár (Sud-Ouest).
Mi-avril, le conseil municipal présidé par le maire Károly Szita (Fidesz) a promulgué un décret visant à interdire à partir du 1er mai la peinture et la décoration sans autorisation officielle et par des produits non lavables des trottoirs, chaussées, ainsi que des équipements et éléments de décoration de l’espace public. Ce décret, qui a été promulgué officiellement afin de préserver le patrimoine urbain des dégradations mais a été présenté dans plusieurs médias locaux et nationaux comme un décret anti-MKKP, n’a pas manqué de faire réagir les principaux intéressés.
Le 27 avril, plusieurs activistes ont tracé à la craie sur la place Kossuth de Kaposvár une grande inscription comprenant un seul mot : « Krakusvár », en référence au nom de la ville et au pseudonyme de Péter Krakus, nom de code d’un collaborateur des services de sécurité hongrois durant la période communiste qui ne serait autre que… le maire Károly Szita.

Le samedi suivant, le MKKP a organisé une nouvelle journée de peinture à Kaposvár. Deux des trois groupes de peintres ont été interrompus par la police, qui leur a confisqué leur matériel. Il en fallait plus pour décourager les militants, qui ont alors entrepris de combler les fissures autour d’une bouche d’égout avec… du mastic, qui leur fut également confisqué par la suite.
Ces escarmouches entre le MKKP, la police et les autorités locales est donc un nouvel épisode de la « saga des pinceaux », qui vient s’ajouter à plusieurs avanies judiciaires, dont l’une des plus notables fut l’arrestation d’un groupe de peintres à Pécs en Novembre.
L’action de Kaposvár a bien sur eu un retentissement nettement moindre que la Marche pour la Paix du MKKP organisé le week-end précédent, mais elle a retenu l’attention de plusieurs médias nationaux. En attendant, les « passivistes » du MKKP et leurs pinceaux vengeurs sont repartis vers de nouvelles aventures…
Notes
↑1 | Selon l’explication donnée par un membre du MKKP à un journaliste de 24.hu, ces peintures multicolores auraient pour but d’empêcher les ours gris de se dissimuler dans le paysage urbain et d’attaquer les gens. |
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