Passages à tabac, brimades, insultes, humiliations, racket. Ces témoignages concordants recueillis à la frontière entre la Hongrie et la Serbie depuis des mois par des journalistes, des organisations humanitaires et des ONG sont en recrudescence.
« Presque chaque jour au cours des 9 dernières semaines, nos volontaires ont rencontré des réfugiés et des migrants traumatisés, nous racontant comment ils ont été violemment repoussés en Serbie par la police hongroise et détaillant diverses formes d’abus, d’humiliation et de mauvais traitements« . Voilà ce qu’écrit Fresh Response, une association à but non-lucratif basée à Subotica qui fournit un soutien aux réfugiés et aux migrants dans le nord de la Serbie.
Le site Index.hu rappelle que ces témoignages crédibles et concordants émanent de sources diverses et liste : Catholic Relief Services (CRS), le Service jésuite des réfugiés (JRS), Human Rights Watch, le Comité Helsinki et Médecins Sans Frontières. A cette liste, on peut ajouter les nombreux reportages de presse, dont des articles récents du journal suédois Aftonbladet et du britannique The Independant. Pourtant, le gouvernement hongrois continue à balayer ces témoignages d’un revers de la main, considérant qu’ils relèvent d’une volonté politique de lui nuire.
L’association d’aide aux migrants & réfugiés Migszol (Migráns Szolidaritás Csoport) collecte et met en ligne sur son site des témoignages de personnes qui ont subi des violences policières en tentant de pénétrer en Hongrie via la Serbie. Migszol affirme qu’un nombre de plus en plus important de personnes prend contact avec l’association pour témoigner de ces incidents violents dans l’espace frontalier au sud de la Hongrie. Six témoignages ont été publiés à ce jour (en anglais), la plupart recueillis du côté serbe de la frontière, par des groupes de volontaires, explique Migszol.
« Les policiers nous ont ordonné de mettre les mains en l’air et d’ouvrir nos vestes pour pouvoir nous frapper dans les côtes et l’estomac. Certains d’entre eux utilisaient des matraques en plastique et les autres étaient armé de matraques en métal. Ensuite ils nous ont fouillé, un homme à la fois, tandis que le reste d’entre nous restait assis dans l’eau. Ils nous levait chacun notre tour pour pouvoir enlever nos vêtements chauds, vestes, gants, chapeaux, pantalons. Ils ont détruit les dinars qu’ils ont trouvé sur nous et ont mis nos euros dans leurs poches. Ils ont brisé nos téléphones sur le sol. »
Welcome to Hungary : Hélicoptères, chiens, lacrymo’ et coups de tonfa
La photo d’illustration a été prise en juillet 2015 dans le sud de la Hongrie lors de l’interception – sans violence – d’un groupe de migrants par la police hongroise (Crédit : Hu-lala.org).