Scandales de pédocriminalité, connivence avec le PiS au pouvoir, abolition du droit à l’avortement… L’image de l’Église catholique semble durement écornée en Pologne, notamment auprès des jeunes.
« Comment évaluez-vous votre opinion envers l’Église catholique en Pologne ? ». C’est la question posée, la semaine dernière, par la société IBRiS pour le compte du quotidien de centre-droit Rzeczpospolita. Positive : 35 % ; Neutre : 31% ; Négative 32%. Seuls 2 % des répondants n’avaient pas d’avis.
Si un peu plus d’un tiers de l’ensemble des répondants a dit avoir une image positive de l’Église catholique, ce chiffre masque de fortes disparités : plus on est jeune et moins on a une image positive de l’Église. Dans la classe d’âge des 18-29 ans, 47% des répondants en ont une image négative, 44% neutre et seuls 9% une image positive.
« Ce n’est pas particulièrement surprenant. L’Église a perdu son autorité depuis longtemps. Maintenant on le voit très clairement« , a commenté Tomasz Terlikowski, journaliste, théologien et militant catholique, à Rzeczpospolita.
Cette enquête d’opinion intervient à un moment particulièrement délicat pour l’Église catholique. Des manifestations massives en faveur du droit à l’avortement secouent la société polonaise, après son interdiction quasi-totale par une décision de justice.
De plus, Stanisław Dziwisz, ancien archevêque métropolitain de Cracovie (de 2005 à 2016), se trouve accusé d’avoir dissimulé des cas de pédophilie à l’époque où il était secrétaire du pape Jean-Paul II, pour protéger des hauts-ecclésiastiques, dont l’ancien cardinal américain Theodor McCarrick, accusé d’abus sexuels.
Cette vidéo d’une altercation entre un prêtre et de jeunes manifestantes protestant contre un arrêt du tribunal constitutionnel défavorable au droit à l’avortement est devenue virale en Pologne.