L’ancien ministre de l’Intérieur Robert Kaliňák, homme de confiance de Robert Fico, a été arrêté par la police et placé en détention mercredi matin. L’étau se resserre sur Robert Fico.
Coup de tonnerre en Slovaquie, où la police antigang NAKA a procédé à l’arrestation de celui qui fut ministre de l’Intérieur dans trois gouvernements de Robert Fico, Robert Kaliňák.
Jamais la NAKA n’a détenu d’hommes politiques d’aussi haut rang, précise Dennik N.
L’ancien premier ministre, homme fort de la Slovaquie pendant plus d’une décennie, est lui aussi plus que jamais dans le collimateur de la justice.
Les enquêteurs de la NAKA accusent Robert Fico et Robert Kaliňák d’avoir constitué et fait partie d’un groupe criminel.
Si Robert Fico a échappé à l’arrestation, il ne le doit qu’à son immunité parlementaire, car, selon la Constitution, les députés ne peuvent être placés en garde à vue sans le consentement du Conseil national.
Au mois de novembre 2020, huit hauts-fonctionnaires de police, dont l’ancien chef de la police, Tibor Gašpar, accusés de corruption au profit du SMER ont été placés en détention dans le cadre de la même opération « purgatoire » qui vise aujourd’hui Kaliňák et Fico. Tous sont accusés d’avoir créé et soutenu un groupe criminel, de corruption, d’acceptation de pots-de-vin et d’abus de l’autorité d’agent public.
Robert Fico et Robert Kaliňák ont été ensemble dans trois gouvernements Smer-SD depuis 2006 en tant que Premier ministre et ministre de l’Intérieur. Ils ont tous deux quitté leurs fonctions au printemps 2018 après les assassinats de Ján Kuciak et Martina Kušnírová et après de grandes manifestations organisées par le groupe citoyen Pour une Slovaquie intègre.
Kaliňák a quitté depuis le parlement, mais est resté à la présidence de Smer-SD et est avocat. Fico est lui resté président du Smer-SD et a conservé un siège de député. Les deux hommes ont été photographiés ensemble pour la dernière fois par l’hebdomadaire Plus 7 dní alors qu’ils s’envolaient dans un avion privé vers les Émirats arabes unis.
Peter Pellegrini, premier ministre à la suite de Robert Fico de mars 2018 à mars 2020, président du parti Hlas qui a fait scission avec le Smer-SD, a apporté son soutien à ses deux anciens collègues, jugeant que la police a agi sur ordres de la coalition au pouvoir qui cherche à détourner l’attention de l’opinion publique. Elle se livre, selon lui, « à des jeux de justice dégoûtants, derrière lesquels elle cache une incapacité totale à diriger l’État ».