Slovaquie : L’ancien chef de la police placé en détention

Plusieurs hauts-fonctionnaires de police accusés de corruption au profit du SMER ont été placés en détention, dont l’ancien chef de la police, Tibor Gašpar.

Le ménage continue dans les rangs de la police. Le 5 novembre, l’unité anti-corruption de la police nationale (NAKA) a mené l’opération « purgatoire » (Očistec) qui a conduit à l’arrestation de huit anciens hauts-fonctionnaires de police. Ils sont accusés d’avoir créé et soutenu un groupe criminel, de corruption, d’acceptation de pots-de-vin et d’abus de l’autorité d’un agent public.

Dimanche 8 novembre, le tribunal pénal spécial de Pezinok a décidé de placer plusieurs d’entre eux en détention. Parmi eux se trouve l’ancien chef de la police nationale, Tibor Gašpar, les anciens chefs de la NAKA, Peter Hraško et Róbert Krajmer, le chef-adjoint de l’unité financière de la NAKA, Milan Mihálik, l’ancien chef de l’unité de renseignement financier de la NAKA, Marián Zetocha.

Tibor Gašpar avait été poussé à la démission au printemps 2018, par le premier ministre Peter Pellegrini, quelques semaines après l’assassinat du journaliste Ján Kuciak.

Fico sera-t-il le prochain ?

Selon les enquêteurs, le groupe criminel existait au moins depuis 2012 et travaillait pour le compte de Norbert Bödör, un homme d’affaires lié au parti social-démocrate SMER. « Ils ont systématiquement accepté des pots-de-vin, obtenu des avantages dans la lutte politique et influencé la situation politique afin de consolider leur position et leur pouvoir », écrit Denník N.

Selon l’accusation, le groupe criminel a fait surveiller des adversaires du SMER, dont le député de l’opposition Igor Matovič, aujourd’hui premier ministre, et l’ancien ministre et avocat Daniel Lipšic (entretien ici). Il a également obtenu illégalement des informations sur les activités commerciales de diverses sociétés et ont fait chanter e extorqué des hommes d’affaires.

Les membres du groupe transmettaient toutes leurs informations à Bödör qui, selon les enquêteurs, « les a transmises à d’autres personnes non autorisées pour leur utilisation ultérieure, en particulier au profit des membres du parti politique SMER, qui ont ainsi obtenu des avantages indus dans la lutte politique ».

Le tableau qui se dessine peu à peu, au fur et à mesure des enquêtes, est celui d’une police nationale qui a été au service de Robert Fico, patron du SMER et premier ministre jusqu’en 2018, par l’intermédiaire de l’homme d’affaires Norbert Bödör. Toutefois, cela n’est pas encore prouvé. Mais il y a fort à parier que d’autres révélations sont encore à venir.

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