L’ancien Premier ministre Robert Fico et son ministre de l’Intérieur Robert Kaliňák ne sont plus accusés d’avoir fondé un groupe criminel et porté atteinte au secret fiscal.
Mercredi, le procureur général adjoint Jozef Kandera, sous l’autorité du procureur général Maroš Žilinka, a fait une annonce choc : la justice slovaque abandonne les charges retenues contre l’ancien Premier ministre Robert Fico et son bras droit, l’ancien ministre de l’Intérieur, Robert Kaliňák.
Les deux hommes forts de la Slovaquie, tombés au printemps 2018, avaient été inculpés par la police au mois d’avril, accusés d’avoir fondé un groupe criminel et d’avoir extrait des données fiscales sensibles pour les utiliser contre leurs rivaux politiques, notamment l’ancien président de la République Andrej Kiska et le chef du parti OĽaNO Igor Matovič.
Le journal Denník N précise toutefois que, même après l’abandon de ces charges, Fico et Kaliňák pourraient de nouveau être inculpés.
Les mêmes charges ont été abandonnés contre l’ancien président de la police Tibor Gašpar et l’oligarque Norbert Bodör.
Tibor Gašpar avait été arrêté et placé en détention au mois de novembre 2020, avec sept autres hauts-fonctionnaires de police, dans le cadre de l’opération « purgatoire » visant Kaliňák et Fico.
« Les actes d’accusation étaient si vagues qu’ils ne leur permettaient pas d’exercer le droit de se défendre, ne sachant même pas contre quoi ils étaient censés se défendre », a justifié Jozef Kandera.
Čaputová prise à revers
Cette décision de justice est intervenue au lendemain d’un discours fort prononcé par la présidente Zuzana Čaputová devant le parlement, dans lequel elle avait critiqué l’utilisation par le procureur général des pouvoirs qui lui sont conférés par l’article 363 du code pénal, qui permet l’arrêt d’une poursuite pénale avant que l’acte d’accusation ne soit déposé devant le tribunal pour débuter un procès.
« Si nous ne protégeons pas la démocratie, nous serons peut-être la dernière génération à en avoir fait l’expérience », a averti Čaputová dans son discours sur l’état de la République.