Slovaquie : des maires progressistes pour Bratislava et Košice

Le parti de gouvernement SMER-SD a enregistré un net recul lors d’élections municipales en Slovaquie, samedi 10 novembre, qui esquissent un certain renouveau de la vie politique. Les deux principales villes échappent au pouvoir.

4 494 400 de citoyens vivant en Slovaquie étaient appelés à élire les maires et conseils municipaux dans 2 919 municipalités, samedi 10 novembre. La participation s’est établie à 48,7 %, selon le décompte de l’Office central des statistiques.

Dans la capitale Bratislava, où sont enregistrés un peu plus de quatre cent mille électeurs, c’est un candidat indépendant qui l’a emporté. Matúš Vallo, jeune architecte de 41 ans, a obtenu 36,5 % des voix, devant Václav Mika (22,9 %) et Ivo Nesrovnal (18,4 %) soutenu par le parti au pouvoir, le SMER-SD de Robert Fico.

Matúš Vallo, dont Le Courrier d’Europe centrale a publié un portrait complet (lire ici), était soutenu par plusieurs associations et notamment le mouvement citoyen « Pour une Slovaquie intègre » qui est né après l’assassinat du journaliste Jan Kuciak au mois de février.

L’autre sensation de ce scrutin, c’est Košice, la seconde ville du pays, située dans sa partie orientale, où un peu moins de deux cents mille électeurs sont enregistrés. L’écologiste Jaroslav Polaček, soutenu par une large coalition de partis (SaS, KDH, SMK, Nova, OKS, Spolu, PS), a sèchement battu Martin Petruško, le candidat du pouvoir (SMER et Parti national slovaque SNS), avec 43.3 % contre 23,8 %.

Il est cependant à souligner que dans ces deux villes, la participation a été significativement inférieure à la moyenne nationale : 40,67 % pour Bratislava et 35,71% pour Košice, contre 48,7 % au niveau national.

Les résultats dans les principales villes slovaques.  Source : Štatistického úradu SR.
Fico joue au vainqueur

Le SMER qui dirige une coalition gouvernementale a remporté le plus grand nombre de maires, 592, soit une mairie sur cinq (20,4 %). Mais le parti présidé par Robert Fico, l’ancien Premier ministre déchu en mars, enregistre un net recul par rapport aux élections de 2014 à l’issue desquelles il contrôlait 847 mairies. Il a notamment perdu les villes de Zilina, Nitra, Košice, Humenne, Levice, Handlova et Sabinov.

Robert Fico s’est toutefois dit « agréablement surpris » par les résultats de ces élections qu’il a présentés comme un « résultat satisfaisant malgré le lynchage médiatique« , rapporte Dennik’ N.

Les partis qui représentent la minorité hongroise (10 % de la population totale) ont fait élire 115 maires par le SMK-MKP (soutenu depuis Budapest par le Fidesz) et 127 par le MOST-HÍD qui participe au gouvernement.

Le Parti national slovaque (SNS), un parti nationaliste qui fait partie de la coalition gouvernementale, a remporté 160 postes de maires, soit 5,5 % des mairies.

La majorité des maires élus sont indépendants des partis politiques (en bleu clair). Source : Štatistického úradu SR.

Trois candidats soutenus par le mouvement Pour une Slovaquie intègre se sont imposés : Matúš Vallo à Bratislava, Marek Hattas à Nitra et Petr Fiabán à Žilina. « Le paysage commence à changer politiquement. Il suffit de regarder les résultats des élections dans les villes régionales. Le changement que nous avons commencé ensemble au mois de mars se poursuit« , a déclaré l’une de ses figures, Juraj Šeliga.

Juraj Šeliga : « On va se battre pour une Slovaquie intègre »

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