Slovaquie : un leader de l’opposition empêtré dans une affaire de mœurs

Une affaire sordide agite la Slovaquie ces derniers jours. Boris Kollár, le leader du parti d’opposition Sme Rodina (Nous sommes la famille, conservateur et populiste), est accusé de comportement immoral pour des échanges de messages à caractère douteux avec une jeune fille toxicomane âgée de quinze ans et hébergée dans un centre pour mineurs à Galanta, tout près de Bratislava.

Bratislava, correspondance – « Je corresponds avec des milliers de personnes, surtout des femmes. Je l’admets. Si elles me parlent de politique, nous parlons de politique. Si elles veulent flirter, je flirte avec elles. Je ne le cache pas. Et cette jeune fille a flirté avec moi, alors j’ai fait de même. Mais il n’y a pas de crime à cela. » Voici ce qu’a déclaré M. Kollár lors d’une conférence de presse mercredi dernier. Celui-ci admet avoir été en contact avec la jeune fille via Facebook, mais soutient qu’il n’avait pas connaissance de son âge et que c’était elle qui l’avait initialement contacté, sans que jamais il ne la rencontre physiquement.

Le leader de Sme Rodina a été interrogé jeudi dernier par la police durant près de quatre heures, durant lesquelles il affirme avoir fourni à la police tous les éléments pouvant le disculper. Son avocate, Eva Misikova, déplore que l’interrogatoire ait été mené par des agents de la Naka – la police criminelle normalement affectée aux affaires de corruption – et non par les officiers de police du district comme le voudrait la procédure. Le leader de Sme Rodina a toutefois refusé de fournir aux enquêteurs le dispositif électronique avec lequel il a conversé avec la jeune fille, fournissant toutefois l’ensemble de sa communication avec celle-ci.

L’accusation contre M. Kollár avait été lancée par Zuzana Tomankova Mikova, une des fondatrices du centre d’aide aux toxicomanes Čistý deň. Celle-ci avait tout d’abord annoncé à la presse qu’un député de l’opposition échangeait des messages indécents avec une mineure de son centre. Toutefois, elle avait affirmé ne pas vouloir le nommer afin que ce soit le député lui-même qui passe aux aveux. C’est donc le député Boris Kollár, figure majeure de la vie politique slovaque, millionnaire et père d’une dizaine d’enfants nés de sept mères différentes, qui a réagi, en dénonçant une campagne de diffamation à son encontre dans le but de détourner l’opinion publique d’un scandale qui avait touché le même centre pour mineur.

Ce centre est effectivement devenu tristement célèbre en 2016 en Slovaquie suite à des accusations d’abus sexuels et de pratiques liberticides à l’encontre des mineurs traités. A l’époque, le ministère du travail, des affaires sociales et de la famille avait lancé une procédure, qui n’avait pas aboutie fautes de preuves. Boris Kollar s’en en est aussi pris au gouvernement et a accusé le Premier ministre Robert Fico d’être à la manœuvre.

Sources : The Slovak Spectator, Tlačová agentúra Slovenskej republiky (TASR).

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