Dès aujourd’hui et pendant 2 semaines, les œuvres de Werner Hornung et de Pal Sarkozy de Nagy-Bocsa, peintre et « père de », seront exposées à la Galerie Abigail à Budapest.
Les deux artistes étaient sur place hier, pour présenter leurs œuvres, lors d’un vernissage très select, où ne pouvaient rentrer qu’invités et quelques journalistes. Chose plutôt surprenante, Ernő Rubik, connu pour son extrême discrétion et absence de la vie publique, a ouvert les festivités en prononçant un discours élogieux des œuvres exposées.
Les tableaux sont des réalisations communes aux deux artistes. Celles-ci sont des productions digitales, imprimées sur toiles, et « limitées chacune à 6 exemplaires » comme n’a pas oublié de le préciser Werner Hornung, sur la défensive. Pal Sarkozy, âgé de 81 ans, n’est devenu artiste qu’il y a 3 ans. Werner Hornung a quant à lui une expérience plus importante et reconnue dans le monde artistique. Les deux se sont associés pour créer cette série de tableaux. Selon leurs dires, leur méthode de travail fut la suivante : Pal esquisse quelques dessins que Hornung digitalise et travaille, puis finalise. Les œuvres incluent également des photos, retravaillées.
Malgré ce que les artistes disent, il est difficile d’évaluer la part de travail de chacun dans ces réalisations. Pal Sarkozy ne s’en cache pas « la position de mon fils m’aide énormément » a-t-il déclaré au Figaro. Dès lors, on peut s’interroger sur la part et le rôle de chacun dans la production et le marketing. Pal Sarkozy, en s’associant à un artiste reconnu, Hornung, peut revendiquer plus facilement le statut d’artiste. Et cela permet à Hornung de bénéficier d’un non-négligeable coup de pub.
En voyant la ressemblance des oeuvres communes Sarkozy-Hornung et des oeuvres du seul Hornung, on se rend compte qu’une très importante part du travail revient à Hornung. Malgré cela, la star incontestée de la soirée fut monsieur Pal Sarkozy, sollicité de toute part tout le long du vernissage, qu’il n’a pas hésité, fidèle à sa réputation, à égayer de blagues grivoises. A tel point que Hornung, seul, avait parfois l’air abandonné. De même pour Ernő Rubik, présent en début de soirée seulement, qui s’est fait volé la vedette par le nouveau venu dans le monde artistique, même s’il est vrai que l’évènement n’était pas en son honneur.
La « nouvelle star », récemment devenu arrière-grand père à 82 ans, avait du mal à s’exprimer en hongrois. Il en a profité pour annoncer son exposition à l’espace Cardin, à deux pas de l’Elysée à Paris à partir du 24 avril, et a fait savoir que « le Président de la République » serait très certainement présent pour le vernissage.
Un Sarkozy-Hornung vaut de 5000 à 8000 euros.