Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini rencontrera le leader du Droit et justice Jarosław Kaczyński le 9 janvier à Varsovie, avec la constitution d’un front nationaliste pour les élections européennes en ligne de mire, selon « La Repubblica ».

La porte-parole du Droit et justice (PiS) qui gouverne la Pologne depuis 2015, Beata Mazurek, a confirmé les informations du journal italien « La Repubblica » publiées jeudi 3 janvier : le vice Premier ministre et ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini se rendra mercredi à Varsovie pour rencontrer le chef du PiS, Jarosław Kaczyński.
Selon le quotidien italien, la visite de l’homme fort du gouvernement, issu du parti d’extrême-droite La Lega, s’inscrit dans le cadre des élections européennes qui se dérouleront au printemps. L’objectif de M. Salvini est de former une coalition de partis nationalistes et opposés à l’immigration extra-européenne.
Pour former un groupe politique au Parlement européen, il faut au minimum 25 députés originaires d’au moins sept États membres de l’Union. Le groupe Europe des nations et des libertés (ENL) qui compte notamment le Rassemblement national français, le FPÖ autrichien et la Ligue italienne, est le plus petit, avec 34 députés.
Selon le site dorzeczy.pl, Matteo Salvini aurait cherché de longue date à rencontrer J. Kaczyński et des politiciens italiens ont préparé le terrain à des négociations lors de plusieurs visites à Varsovie.
On ne sait pas à l’heure actuelle quel accueil compte réserver l’homme fort de Pologne aux sollicitations de M. Salvini. Son parti Droit et Justice est affilié au parlement européen à l’Alliance des conservateurs et réformistes européens (ACRE), qui ne rassemble que 73 députés sur les 754 que compte le parlement, dont les Conservateurs britanniques qui s’apprêtent à quitter le navire.
Jarosław Kaczyński pourrait donc être tenté de se tourner vers un groupe plus influent, un parapluie plus efficace contre les procédures initiées par la Commission européenne à l’encontre de Varsovie. Hors, un ralliement au Parti Populaire européen (PPE), auquel appartient le Fidesz hongrois, est impossible du fait qu’il héberge déjà l’ennemi juré du PiS, la Plateforme civique de Donald Tusk (PO).
Autant d’arguments qui plaident en faveur de Matteo Salvini et pourraient balayer leurs divergences relatives à la gestion des migrants entre pays européens et à leur position vis-à-vis de Moscou.