Rattrapage de l’actualité estivale en Hongrie

Après une petite pause au mois d’août, le Courrier d’Europe centrale vous propose un petit récapitulatif des principales informations de cet été en Hongrie.

Orbán souhaite un « grand succès » à Steve Bannon

Steve Bannon, ancien conseiller du président Donald Trump et figure de l’extrême-droite américaine, a annoncé au mois de juillet, au site américain Daily Beast, son intention de créer une fondation basée à Bruxelles. Son objectif ? Tenter d’unir les différents mouvements nationalistes des quatre coins de l’Europe en vue des élections européennes de 2019. « Le Mouvement » proposera notamment des conseils en stratégie et en communication politique. Le premier ministre hongrois voit cela d’un très bon œil, y voyant un contrepoids potentiel à la fondation libérale de George Soros. Au micro de la radio publique Kossuth Radio, le 27 juillet, Viktor Orbán a déclaré : « Je lui souhaite un grand de succès à cet égard. Si le monde doit être ouvert, et que quiconque peut exercer une activité intellectuelle sur le territoire d’un autre pays, alors il est normal que ces activités soient aussi diverses que possible et que le visage de l’Amérique que nous voyons ne soit pas seulement libéral, mais aussi conservateur ». Lui-même a espéré lors du camp d’été de Bálványos en Transylvanie que les élections européennes de 2019 verront une nouvelle élite chrétienne qu’il dit représenter balayer la génération libérale « soixante-huitarde ».

Viktor Orbán en visite en Israël au moment ou la Knesset adopte la loi sur « l’Etat-nation »

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a effectué une visite officielle en Israël, les 18 et 19 juillet. Il y a rencontré son homologue Benjamin Nétanyahou, dont il est très proche politiquement sur la scène internationale, et le président de l’Etat d’Israël Reuven Rivlin. Quatre ministres du gouvernement ont aussi pris part à la délégation hongroise : Zsolt Semjén, Péter Szijjártó, Antal Rogán et Gergely Gulyás. Viktor Orbán a rencontré le grand rabbin ashkénaze d’Israël, David Lau, et visité le centre commémoratif de Yad Vashem, où il a déposé une couronne et planté un arbre dans le jardin des Justes parmi les nations.

Lors d’une conférence de presse conjointe des deux chefs de gouvernement, le dirigeant hongrois a fait part de leur convergence de vues « sur plusieurs questions du XXIe siècle, notamment la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la défense des frontières et la lutte contre l’antisémitisme ». Il a affirmé que la Hongrie prône une politique de « tolérance zéro » face à l’antisémitisme et s’est réjoui de ce que l’antisémitisme recule en Europe centrale, au contraire de l’Europe occidentale, selon son constat.

Orbán a enfin assuré Israël du soutien sans faille de la Hongrie face à ses détracteurs internationaux. Car, hasard du calendrier, les députés israéliens de la Knesset ont approuvé la très controversée loi sur « l’Etat-nation » lors de la visite hongroise, jeudi 19 juillet. Cette loi proclame que « Israël est l’Etat-nation du peuple juif dans lequel il réalise son droit naturel, culturel, historique et religieux à l’autodétermination », ce qui a pour effet de ne reconnaître le droit à l’autodétermination qu’aux juifs et de retirer à l’arabe son statut de langue officielle au côté de l’hébreu.

Le Fidesz interdit les « études de genre » à l’Université

Fidèle à son habitude, Viktor Orbán avait sonné la charge, annonçant fin juillet lors de l’Université d’été de Bálványos en Transylvanie : « notre victoire de 2018 est un mandat pour bâtir une époque nouvelle. L’époque est toujours quelque chose de plus que l’ordre politique. L’époque est un environnement culturel particulier. Voilà la tâche qui nous attend : installer notre régime politique dans une époque culturelle. […] Je ne nierai pas que nous sommes au-devant de grands changements, dès la rentrée de septembre. » Quelques jours plus tard, on apprenait que l’Université Eötvös Loránd (ELTE) – la seule Université publique qui proposait un tel diplôme, depuis septembre dernierdevrait fermer son cursus en Gender Studies à la rentrée. La raison invoquée – le manque de rationalité économique de la filière – masquant difficilement sa véritable raison, idéologique : « le contenu de ces études va à l’encontre de toutes les valeurs du gouvernement à propos de l’être humain », a affirmé le secrétaire d’Etat Bence Rétvári. Un responsable du Parti populaire chrétien-démocrate (KDNP) avait déjà brutalement attaqué le master proposé par ELTE au mois de février. Tout ceci dans un contexte dans lequel le gouvernement cherche à mettre sous tutelle l’Académie des Sciences, principale institution de la recherche publique en Hongrie.

Rasovszky et la Hongrie brillent aux Championnats d’Europe de natation

Les nageurs et nageuses magyars ont une nouvelle fois prouvé que la Hongrie est un grand pays de natation. Le pays s’est hissé au 4e rang des nations, derrière la Russie, la Grande-Bretagne et l’Italie, lors des 34e Championnats d’Europe de natation, qui se sont déroulés du 3 au 12 août, à Glasgow au Royaume-Uni. Les Hongrois ont raflé un total de 12 médailles, dont 6 en or, 4 en argent et 2 en bronze. La star Katinka Hosszú n’a remporté « qu’un seul » titre européen, en s’imposant sur les 200 mètres 4 nages. Dávid Verrasztó a quant à lui décroché l’or sur le 400 mètres 4 nages. Mais les plus belles performances sont à mettre au crédit de Kristóf Rasovszky, champion européen en eau libre sur 5 km et 25 km. Il aurait même pu s’adjuger la troisième course en eau libre, sur 10 km, à quelques centièmes de seconde près.

Le festival Sziget fait carton plein à Budapest

Le célèbre Sziget fesztival qui s’est déroulé du 8 au 15 août sur l’île d’Obuda à Budapest a une nouvelle fois attiré en masse la jeunesse européenne. Avec un nouveau record de fréquentation à la clé : 565 000 festivaliers ont participé à la fête, contre un précédent record de 496 000 il y a deux ans. Cela grâce à un line-up sur-mesure : Kendrick Lamar, Gorillaz, Lana Del Ray, Mumford and Sons, Dua Lipa, Kygo. Mardi soir, c’est Arctic Monkeys qui a clôturé le Sziget festival. Une lycéenne suisse, 9 millionième festivalière depuis la création du Sziget il y a 26 ans, a eu la surprise de recevoir un pass a vie des mains des organisateurs.

Photo: Sandor Csudai. www.facebook.com/csudaisandor
Le Fidesz l’emporte haut la main dans son antre à Felcsút

Les habitants du petit village de Felcsút ont largement réélu le candidat soutenu par le parti au pouvoir lors d’une élection municipale intérimaire, dimanche 12 août. László Mészáros János a écrasé par 535 voix contre 66 László Mészáros, le candidat soutenu par le parti satirique Le Chien à deux queues (MKKP). Il succède ainsi à un troisième Mészáros, Lőrinc Mészáros, ami d’enfance de Viktor Orbán, dont la fortune qu’il amassée de façon fulgurante depuis l’arrivée au pouvoir du Fidesz en 2010 lui vaut le qualificatif d’homme de paille du Premier ministre. La famille Orbán possède une maison familiale à Felcsút, situé à une trentaine de kilomètres à l’Ouest de Budapest. Avec son petit train et son stade qui héberge l’Académie hongroise de football, le village est considéré comme l’épicentre de l’« Orbanisme » et illustre souvent dans les médias nationaux et étrangers la dérive oligarchique du pouvoir hongrois. Dans une autre élection partielle le même jour, le maire Fidesz de Pásztó, dans le département septentrional de Nográd, le Fidesz s’est imposé d’une courte tête : le maire indépendant sortant, Gabor Dömsödi, a été battu 1782 votes contre 1888 en faveur d’Attila Farkas (Fidesz-KDNP). Source : Index.hu.

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