« Quelque chose s’est passé en 2019 ». Budapest, étranglée par le Covid et le gouvernement

Grevé par la crise du Covid et par les coupes du gouvernement, le budget 2021 de la capitale hongroise sera un « budget de survie », a prévenu mercredi son maire, Gergely Karácsony.

Gergely Karácsony, maire de gauche de Budapest depuis l’automne 2019, a fait savoir mercredi lors d’une conférence de presse en ligne que sa ville se trouve dans une situation critique. Le conseil municipal a soumis hier un budget pour l’année prochaine qu’il a qualifié « de survie ».

La capitale se trouve confrontée à une baisse importante de ses recettes. La crise du coronavirus a privé la ville des recettes qu’elle tire du secteur touristique, à l’arrêt complet au printemps et cet automne. Mais la municipalité de gauche fait aussi les frais de son opposition au gouvernement de droite. Le gouvernement a en effet fait en sorte de priver la ville de certaines subventions.

La baisse des revenus de la ville et les déductions gouvernementales vont ramener la ville à la situation dans laquelle elle se trouvait neuf ans en arrière, avec des ressources de fonctionnement tombant en dessous des niveaux de 2013. L’épidémie va coûter 36 milliards de forints à la ville, la gestion de la crise 35 milliards et le gouvernement va la priver de 25 milliards supplémentaires l’année prochaine, a-t-il détaillé.

« Pour survivre à 2021 … nous devons épuiser presque complètement nos réserves financières ».

Gergely Karácsony s’est montré alarmiste : il n’est pas évident que la municipalité puisse effectuer ses services publics de base, comme la collecte des ordures, les transports, l’éclairage nocturne ou encore l’entretien des espaces publics.

« Pour survivre à 2021 … nous devons épuiser presque complètement nos réserves financières », a-t-il déclaré, indiquant que l’attitude du gouvernement vers Budapest ou le gouvernement lui-même devra changer en 2022.

« Quelque chose s’est passé en 2019 », année de son élection à la mairie contre le maire sortant soutenu par le Fidesz, István Tarlós. La capitale est devenue un contributeur net au budget central : en 2021, elle versera 6 milliards HUF de plus au budget de l’État qu’elle n’en recevra.

La bataille européenne

Dans le cadre du « Pacte des villes libres » signé en décembre 2019, Budapest et Varsovie font du lobbying auprès de l’Union européenne pour court-circuiter leur gouvernement respectif et accéder directement à ses subventions. Gergely Karácsony et le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski ont affiché leur soutien sans réserve au Parlement européen qui a préparé un mécanisme destiné à faire respecter l’État de droit, et dénoncé l’obstruction des gouvernements hongrois et polonais. A Budapest, la statue de la liberté du Mont Gellért, sera éclairée en bleu en signe de soutien des Budapestois aux valeurs de l’Union européenne pendant la durée des négociations à Bruxelles jeudi et vendredi.

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